La mission des observateurs des Nations unies pour le Salvador (Onusal) est aujourd'hui achevée, ce qui marque officiellement la fin de la phase de transition prévue par les accords de paix de janvier 1992.
Depuis l'intronisation de Zedillo à la présidence de la République, une confusion totale règne au Mexique. Aux prises avec des vents tourbillonnants, l'ordre politique se disloque et les rituels, les règles tacites qui le cimentaient, sont balayés les uns après les autres. Des inerties demeurent pourtant.
Encadré :La guerre des ombres
Au début de l'été 1995, la situation de l'économie mexicaine offre un contraste saisissant entre un redressement financier apparent, et une détérioration impressionnante du commerce et de l'industrie. Tout indique que, loin d'être temporaire, la crise ouverte en décembre 1994 est partie pour durer.
Encadré :Mexique rebelle à Paris
De retour d'un voyage en Amérique centrale, où il a participé aux commémorations du quinzième anniversaire de l'assassinat de Monseigneur Romero (voir l'article dans « Volcans » d'avril et l'encadré de ce numéro), Maurice Barth s'est rendu dans le Chiapas avec une délégation oecuménique européenne.
Nous avons publié dans les précédents « Volcans », les déclarations de plusieurs personnalités (Ernesto Cardenal, Gioconda Belli, Sergio Ramirez) sur les raisons de leur rupture avec le FSLN. Lors d'un passage en France, Tomas Borge a bien voulu nous confier ses impressions sur la situation politique au Nicaragua. Compte rendu.
Le 21 mars 1995, s'est tenue la réunion du Club de Paris traitant de la dette du Nicaragua et de la Bolivie. Des ONG européennes ont organisé un contre-club avec Reynaldo Antonio Tefel, vice-président de l'Assemblée nationale du Nicaragua, Gustavo Parajon, directeur du Cepad, et Aurelio Garcia, du mouvement communal d'Esteli. Patrick Dumazert, chercheur à Nitlapán, institut de recherche et développement de l'Université centraméricaine, était aussi présent et témoigne pour nous.
La transition démocratique en Haïti suit un chemin très particulier. C'est ainsi que l'armée, qui a été tant d'années au pouvoir, est aujourd'hui quasiment démantelée. Par contre, la justice avance à un pas de tortue.
« L'alternative pour les Coréens et les Taïwanais est de chercher des pays qui soient plus proches de leur principal marché. Des pays qui ont peu ou pas de quotas pour exporter leurs produits aux Etats-Unis, et qui, de plus, disposent d'une main-d'oeuvre abondante, bon marché et productive. Où peuvent-ils aller pour obtenir le plus de profits ? Bingo ! Au Salvador. » (« La Prensa Grafica », 7 mars 1995)
Encadré :L'ouvrière salvadorienne idéale
Le 1er janvier 1994, à San Cristobal de Las Casas, des touristes nord-américains ou européens ont vu de leurs propres yeux, ont pu photographier ou filmer, la misère et la révolte indiennes éclatant à la face du monde. mais, parmi tous ceux qui, au cours des mois et des années précédents, se sont extasiés devant les costumes et les coutumes à San Cristobal et dans les communautés alentour, combien ont vu dans la population ainsi regardée autre chose que des images pittoresques ? Combien y ont remarqué autre chose qu'un temps définitivement arrêté sur des traditions folkloriques ?
Très loin derrière le pourtour méditerranéen, le bassin touristique méso-américain (Mexique, Caraïbes, Amérique centrale) constitue le deuxième pôle d'accueil mondial avec environ 12 millions de séjours par an, soit 5 % des flux internationaux, venant essentiellement d'Amérique du Nord (en 1993, le Mexique a reçu 85 % de touristes des Etats-Unis et 5 % du Canada). Cela a conduit de nombreux pays de la région à investir massivement dans ce secteur, y voyant une voie royale de développement.
Encadré :L'ordinateur et Cancun
Depuis des années, Jean-Pierre Beauvais s'occupe d'une agence de voyages spécialisée notamment dans l'Amérique centrale et la Caraïbe. Les brigadistes, qui sont partis au Nicaragua avec le Comité de solidarité, ont pour la plupart emprunté ses vols. Il est donc un témoin privilégié de l'évolution du tourisme (politique ou non) et de ses conséquences pour le tiers-monde. Il a bien voulu répondre aux questions de « Volcans ».
Visiter sans devenir un troupeau destructeur ou bêtifiant : illusion ou possiblité réelle ? Plusieurs associations ont cherché à approfondir la question.
A quelques années de distance, deux poètes, l'un cubain l'autre brésilien, ont vu leurs pays respectifs visités par les Nord-Américains en vacances. Quelle image renvoyer à ces touristes qui vous rendent exotique dans votre propre pays ? La réponse de Nicolas Guillen est tranchée, celle de Caetano Veloso, entre la colère et la fascination, beaucoup plus complexe.
A Cuba, le tourisme est sans doute aujourd'hui la première source en devises. Des efforts considérales sont fournis pour continuer à développer ce secteur, ce qui ne manque pas de provoquer des tensions, tout en aggravant les inégalités.
Encadré :Cuba vaut le voyage
« Pays de l'éternel printemps », ainsi l'appellent ses habitants, ainsi le serinent les dépliants touristiques. Que vantent-ils du Guatemala, ces prospectus aguicheurs ? De magnifiques paysages, des volcans, des hauts plateaux souvent le nez dans la brume, les ruines mayas de Tikal, au coeur de la forêt vierge du Peten, le lac Atitlan, le lac de Solola... Et les Indiens aux rites si étranges et aux habits tellement colorés.
La République dominicaine est devenue en quelques années la première destination touristique dans les Caraïbes. Les voyageurs sont de plus en plus nombreux à choisir les plages de ce pays, pour le moment moins chères qu'ailleurs. Mais la médaille a son revers.
La révolution interrompue continue... Ecrit en prison par Adolfo Gilly, entre 1966 et 1970 (1), le récit, devenu un classique de la révolution mexicaine, n'a rien perdu de son actualité depuis la première édition de 1971. La preuve, selon l'auteur, est le surgissement du zapatisme chiapanèque qui évoque les mythes du soulèvement de 1910.
Geneviève est morte, chez elle, sans bruit. Et j'ai depuis une image : deux yeux verts, pailletés de jaune et un léger sourire.
Le 15 avril 1989, un bataillon de parachutistes et une unité des « opérations spéciales » des forces aériennes salvadoriennes attaquent un hôpital du FMLN dans le département de San Vicente. Cette opération coûte la vie à cinq personnes, dont Madeleine Lagadec, infirmière française qui travaillait auprès du FMLN depuis trois ans et demi. La version des forces armées est que ces cinq personnes, membres du personnel soignant et patients, furent tuées durant l'attaque. La vérité est tout autre.
Les travailleurs des services publics inquiets... Un gouvernement de droite décidé à appliquer une politique néo-libérale sous la pression de directives internationales qui enjoignent au pays de réduire les effectifs des services publics, de privatiser les entreprises nationales et, en premier lieu les télécomunications... Des syndicalistes qui se demandent comment dépasser le simple cadre de la défense de ce qui existe et qui veulent réfléchir à une alternative au programme économique du gouvernement...