La main-d'oeuvre féminine étant largement majoritaire dans les maquilas, les femmes sont les premières victimes de ce système. Une journaliste salvadorienne, Cecilia Cabrera, a travaillé dans la maquila de San Marcos pendant une semaine. Après plusieurs tentatives infructueuses pour se faire embaucher, elle a trouvé le profil idéal convenant à ce type de patrons.
L'ouvrière « idéale » est jeune, célibataire, avec des enfants d'une dizaine d'années et s'est faite stériliser. C'est-à-dire qu'il faut qu'elle aie besoin de ce travail, qu'elle ne puisse pas quitter son poste du jour au lendemain, qu'elle n'aie pas à s'occuper de jeunes enfants et qu'elle ne projette pas d'en avoir d'autres. La journaliste rapporte également que pendant l'entretien collectif qui a suivi l'embauche, une femme contremaître leur a demandé si elles savaient ce qu'était un syndicat, une seule ouvrière a répondu oui, on lui a poliment demandé d'attendre dans la pièce d'à côté et ses collègues ne l'ont jamais revue. Le système de maquilas s'assure dès l'embauche de n'avoir à faire qu'à des ouvrières dociles et ayant un besoin vital de cet emploi.
Le 7 février 1995, plusieurs centaines d'ouvrières des maquilas ont manifesté devant l'hôtel où avait lieu la Ve Foire internationale des maquilas organisée par l'Initiative du bassin caraïbe. Elles déclarèrent qu'elles subissaient des mauvais traitements au travail tels des coups et des injures, qu'elles étaient obligées de faire des heures supplémentaires non payées et qu'elles étaient licenciées sans les indemnités prévues par la loi.
S. H.