Peu de jours après la commémoration du quinzième anniversaire de l'assassinat de monseigneur Romero, sous la présidence du nonce apostolique, et un an après l'ouverture du procès de béatification, le Vatican nommait le nouvel archevêque qui succède à monseigneur Rivera y Damas. S'il pouvait encore y avoir des doutes sur la politique vaticane en Amérique latine, on sait maintenant à quoi s'en tenir (à vrai dire, on le savait déjà depuis un certain temps !). Le nouvel archevêque, Fernando Saens Lacalle, est doté d'une triple couronne : il est espagnol (n'y avait-il donc personne parmi les Salvadoriens pour remplir cette fonction ?), ancien aumônier des armées, membre de l'Opus Dei... Tout un programme que celui du nouveau prélat !
Fernando Saens Lacalle s'était déjà distingué comme curé d'une paroisse à San Salvador, en 1976, lorsqu'il créa un centre Opus Dei et ouvrit un nouveau collège dans le but de « préserver » les enfants de bonne famille (et capables de payer !) de la « mauvaise » éducation donnée dans les écoles qui pratiquaient les enseignements du concile Vatican II. On peut s'attendre à un grand nettoyage !
M. B.