Le 10 juin, à l'initiative du Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas, qui répondait à l'appel d'Amado Avendaño Figueroa, gouverneur en rébellion de l'Etat du Chiapas, a été lancée, à l'espace Indépendance, une ambassade en rébellion du gouvernement de transition du Chiapas. Après une conférence de presse, une projection-débat et une fête ont réuni de nombreux participants.
L'ambassade en rébellion se fixe pour objectifs de manifester publiquement l'illégitimité de l'ambassadeur officiel du gouvernement mexicain, de devenir un « relais alternatif entre le Mexique et la France, en se situant comme ambassade du peuple mexicain et de la société civile », de « donner un nouvel élan aux initiatives de solidarité », et de « faire connaître la situation véritable dans le pays ».
Elle se propose notamment de « relayer les demandes de solidarité » émanant des mouvements populaires, et d'organiser des événements culturels représentatifs des luttes et des traditions populaires. L'ambassade vise à donner un aval symbolique aux délégations qui tisseront des liens entre elle et les instances progressistes du peuple mexicain. Elle favorisera également l'organisation de caravanes de solidarité. Elle s'efforcera de défendre le droit d'asile des personnes poursuivies ou inquiétées au Mexique ou en France pour leurs activités de solidarité.
Il n'y aura pas « d'ambassadeur rebelle », mais l'ambassade accueillera les représentants du « Mexique rebelle », en particulier la Convention nationale démocratique (CND) et le gouvernement rebelle de transition d'Avendano, lors de leur venue en France, qu'elle s'efforcera de promouvoir auprès de l'opinion publique française.
Le 21 juin prochain, elle recevra ainsi Amado Avendaño, lors d'un meeting public à la Bourse du Travail de Paris.
Le lancement de cette ambassade en rébellion fait suite à d'autres, aux Etats-Unis et en Espagne, où il existe deux « consulats du Mexique rebelle », à Santander et à Barcelone. Une coordination européenne de comités de solidarité européens se tiendra dans cette dernière ville les 19 et 20 juin.
Dans un discours à Puebla, où il venait d'arriver avec la Caravane pour la paix au Chiapas, Amado Avendaño, avait expliqué que « le consulat mexicain en rébellion est une déclaration politique qui, même si elle n'a pas d'effet juridique, dérange sur le plan politique le gouvernement fédéral, en dévoilant son véritable visage ».
Provisoirement, l'ambassade en rébellion de Paris est installée au 33 rue des Vignoles, 75020 Paris.