Les travailleurs des services publics inquiets... Un gouvernement de droite décidé à appliquer une politique néo-libérale sous la pression de directives internationales qui enjoignent au pays de réduire les effectifs des services publics, de privatiser les entreprises nationales et, en premier lieu les télécomunications... Des syndicalistes qui se demandent comment dépasser le simple cadre de la défense de ce qui existe et qui veulent réfléchir à une alternative au programme économique du gouvernement...
Des manifestations de travailleurs en défense du service public pour l'intérêt de tous et, surtout, des couches les plus démunies de la population...
Tout cela se passe au Nicaragua. Mais cette situation n'a-t-elle pas quelque chose à voir avec une actualité géographiquement plus proche ? En tout cas, le Cosopac relance sa campagne de solidarité avec les syndicalistes de l'Union nationale des employés du Nicaragua (UNE). Il s'agit d'aider l'UNE à financer une série de sessions de formation.
Les militants de l'UNE sont confrontés au quotidien à des attaques du gouvernement contre les services publics. Réagir au coup par coup est nécessaire... mais laisse peu de temps pour resituer chaque réalité sectorielle dans la logique globale du gouvernement ainsi que de celle des diktats des Etats-Unis.
Ces sessions de formation sont donc l'occasion, à la fois de mieux analyser la logique de la politique du gouvernement, d'échanger les expériences concrètes et de réfléchir ensemble sur une politique économique alternative, sans tout attendre de décisions politiques du FSLN ou de ses courants.
Les responsables de l'UNE ont d'ailleurs la volonté clairement affichée de rompre avec le « verticalisme » qui a marqué l'histoire du mouvement populaire au Nicaragua et, en particulier, celle du mouvement syndical qui est né de la victoire sandiniste de 1979 et qui s'est développé dans la décennie de pouvoir révolutionnaire.
Eberto Ruiz Morales, responsable des relations internationales de l'UNE, fait un tour d'Europe en juin pour renforcer les contacts solidaires noués avec le mouvement syndical européen. Le Cosopac en a profité pour l'inviter à débattre à la coordination nationale des comités les 17 et 18 juin puis lors d'une rencontre avec des syndicalistes français à la Bourse du Travail de Paris le 20 juin.
Nous comptons sur cette visite pour relancer une deuxième phase de la campagne de solidarité engagée, qui a permis de rassembler 3 800 dollars (près de 20 000 F). Ce premier succès de la campagne a permis la tenue d'une première session les 27 et 28 avril à Managua.
Il s'en est ainsi dégagé une ligne d'action prioritaire pour former une coordination entre les différents syndicats du secteur public afin de :
élaborer une stratégie face à la réforme du secteur public et à la décentralisation ;
faire des propositions permettant la création d'emplois.
Une deuxième session aura lieu en juin, consacrée aux aspects juridiques. Un regroupement d'évaluation devrait conclure ces deux séminaires.
Sur cette lancée, 25 autres syndicalistes participeront au même cycle de formation en juin-juillet. Puis la même action de formation sera organisée en province à l'automne (Leon, puis Matagalpa).
A condition que le Cosopac puisse réunir rapidement les fonds qui manquent pour « boucler » le budget. Parmi les lecteurs de Volcans, certains ont sans doute la possibilité de solliciter des structures syndicales françaises.
Pour les aider dans de telles démarches, un petit dossier de présentation est disponible sur simple demande au Cosopac.
COSOPAC
21ter, rue Voltaire - 75011 Paris