En septembre 95 (voir « Volcans » n°18), les zapatistes appelaient à la convergence de par le monde de toutes les forces qui résistent au néo-libéralisme, et proposaient l'organisation d'une rencontre inter- continentale « contre le néo-libéralisme et pour l'humanité ». Cette rencontre, requalifiée depuis d'« intergalactique » par Durito, le scarabée narquois de Marcos, se déroulera en juillet et août à La Realidad, petit village des montagnes du Chiapas. Elle sera précédée, en avril, de réunions continentales. La rencontre européenne aura lieu à Berlin, sur la suggestion des zapatistes eux-mêmes, qui y voient un « symbole que le pouvoir entretient comme celui de la fin de l'Histoire et de l'éternité de son mandat ». Contre le « nouveau mensonge (qui) nous est offert en guise d'Histoire », celui « de la défaite de l'espoir, de la défaite de la dignité, de la défaite de l'humanité », ils appellent, dans la première déclaration de La Realidad, « toutes les gauches possibles et imaginables » à « construire l'internationale de l'espoir ».
Jean-Paul II multiplie les voyages, en dépit de son état de santé que l'on s'obstine à vouloir camoufler. Le croyant catholique que je suis ne cesse de se poser des questions sur la signification et la portée réelle de ces pérégrinations spectaculaires. Le pape est certainement convaincu que sa présence et sa parole contribuent à réanimer la foi des chrétiens. En jetant un regard sur les nombreux voyages passés, particulièrement en Amérique latine, on peut douter du résultat.
Avec l'entrée en fonctions d'un nouveau président démocratiquement élu et la nomination d'un Premier ministre issu d'un parti politique, Haïti commence à rompre avec les traditions politiques héritées du passé. Mais minée par la situation économique, la démocratie haïtienne est très fragile et les tensions sociales peuvent se révéler explosives.
Le quatrième anniversaire de la signature des accords de paix a eu lieu le 16 janvier dans l'indifférence générale. La cérémonie qui s'est déroulée en présence du gouvernement et des représentants des partis politiques n'a fait que démontrer la coupure qui existe entre le débat politique et les préoccupations de la population qui mène une lutte quotidienne contre la faim et le chômage.
Au milieu de l'apathie électorale (plus de 60 % d'abstention), le candidat de droite Alvaro Arzu, du Parti d'avancée nationale (PAN) a remporté le second tour de l'élection présidentielle du 7 janvier dernier : avec un peu plus de 54 % des voix, il a battu un autre candidat de droite, Alfonso Portillo du Front républicain guatémaltèque (FRG).
Les droits de l'homme sont encore quotidiennement violés au Guatemala. Des membres d'organisations populaires, des responsables syndicaux et des paysans essayant de récupérer pacifiquement leurs terres sont victimes de menaces de mort et d'assassinats. Le 5 octobre à Xaman, dans l'Alta Verapaz, un détachement de l'armée est entré dans un village et à la suite d'une altercation avec les villageois, a tiré sur la population, tuant onze personnes, dont deux enfants. Il se trouve que les accompagnateurs internationaux avaient fini leur mandat et que la communauté attendait leur remplacement. Dans ces conditions l'accompagnement international devient une demande prioritaire.
Dans cette seconde partie, (voir la première partie) dans le numéro précedent) nous abordons la loi sur les investissements étrangers adoptée en septembre 1995 par l'assemblée nationale cubaine
L'affaire du syndicat des transports de la Ruta 100, Sutaur, est exemplaire sur les méthodes choisies par le néolibéralisme, qui tente de liquider les organisations ouvrières indépendantes. Un bras de fer qui est décisif pour le syndicalisme mexicain.
Encadrés :La mort d'un juge et Une résistance opiniâtre
Contre l'internationale de la terreur que représente le néolibéralisme, nous devons construire l'internationale de l'espoir.(...) L'internationale de l'espoir. Pas la bureaucratie de l'espoir, pas l'image inversée et, par là-même, semblable à celle qui nous anéantit. Pas le Pouvoir sous un signe ou un habillage nouveau. (...) L'espoir est cette rébellion qui rejette le conformisme et la défaite. (...)
La révolte du Chiapas menée par l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) trouve ses racines dans la profonde crise agricole de l'Etat du Chiapas. Dans sa déclaration de guerre puis dans ses communiqués, EZLN place très souvent la question agraire au centre de sa lutte.
Encadré : version originale
San Juan de Rio Coco, au nord du Nicaragua. Les habitants du village se souviennent du sous-commandant Marcos, qui, voilà quinze ans, aurait vécu parmi eux en simple internationaliste. Des témoignages parus dans la presse nicaraguayenne repris par la revue mexicaine « Proceso ».
Encadré :Mexique en lutte
Un collectif rassemblant des associations, des syndicats et des partis politiques se réunit depuis plus d'un an pour préparer la campagne qui doit riposter à la tenue du la réunion du « groupe des Sept », les pays les plus riches, qui se tiendra en juin prochain à Lyon. Le Cosopac s'est, depuis le début, associé à cette initiative. Nous reproduisons l'appel de la campagne ainsi que la liste des principaux signataires.
La fusion des Comités de solidarité avec le Nicaragua et avec le Salvador intervenue il y a deux ans au sein du Cosopac n'a pas suffi à relancer l'activité de solidarité avec ces deux pays.
Encadré :Festival des peuples à Annecy