«Nous vivons dans un monde où le chômage et la misère ne cessent de croître. Nous vivons dans un monde dominé par le groupe des sept pays les plus riches, le G7. Chaque année, leurs chefs d'Etat se réunissent pour faire leurs comptes et chercher les moyens d'accroître leur emprise. Avec le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l'Organisation mondiale du commerce, le G7 met en place la mondialisation de l'économie.
Privatisations, démantèlement des services publics, déréglementation, le modèle unique libéral met en péril les acquis sociaux et les droits des femmes. Il entraîne la surexploitation des richesses naturelles et une dégradation généralisée de l'environnement. Les populations payent le prix fort de la politique du G7. Seuls les transnationales et quelques privilégiés y trouvent leur compte. La démocratie ne pèse pas lourd dans la balance de leurs comptes : le soutien à des régimes autoritaires garantit la stabilité de leurs affaires. De plus en plus éloignés des centres de décision, les peuples voient se restreindre leur espace démocratique.
Le « libre marché » et la compétitivité règnent en maîtres absolus. Des millions d'êtres humains, au Nord comme au Sud, sont privés de travail et de revenus décents : plus de 60 millions de chômeurs dans les pays les plus industrialisés, plus d'un milliard de personnes dans les pays du Sud survivant avec moins d'un dollar par jour.
La dette des pays du Sud ne cesse d'augmenter : chaque année, les pays pauvres remboursent plus que les pays riches ne leur prêtent. A leur tour, les peuples de l'Est entrent dans ce terrible engrenage. La gestion de la dette permet au G7 et au FMI, avec l'aide de régimes corrompus, de mettre l'économie de ces pays sous tutelle. Ils dictent des « plans d'ajustement structurel » : démantèlement des services de santé et d'éducation, privatisations, orientation forcée des économies vers l'exportation empêchant l'autosuffisance alimentaire. De gigantesques programmes, dits de développement, chassent les paysans de leurs terres.
Plutôt que d'oeuvrer au désarmement et à la paix, les grandes puissances poursuivent leurs ventes d'armes et une course aux armes nucléaires qui favorise leur prolifération. Leur politique renforce l'apartheid social, l'intolérance et le racisme. En guise de « nouvel ordre mondial », les conflits s'exacerbent : guerre du Golfe, purification ethnique en ex-Yougoslavie, génocide au Rwanda, massacres en Tchétchénie, guerre civile en Algérie...
Ici et partout se développe le racisme. Des idéologies de repli xénophobes désignent des boucs émissaires pour empêcher les solidarités entre les hommes et opposer les peuples entre eux.
Dans le monde entier, des voix s'élèvent, des résistances s'organisent contre cet ordre marchand qui prétend imposer un modèle unique et tire profit de l'exploitation des peuples.
Face au G7, nous en appelons à l'union sans frontières de toutes les forces solidaires pour exiger :
le droit au travail pour tous,
l'abolition du système de la dette,
le refus du racisme et des logiques de guerre.
Ensemble nous voulons créer et renforcer les liens entre toutes les résistances, les mouvements sociaux, les initiatives citoyennes.
Par tous les moyens nécessaires, contre-sommet, manifestation, concert, rassemblons et amplifions les voix de ceux qui luttent pour changer ce monde et pour que la justice, l'égalité et la paix soient l'avenir commun. »
PREMIERS SIGNATAIRES : Cedetim - Cimade - Solidariterre - MAN - Appel des Cent - AFEI - Survie - REAS - FIAN - Ecoropa - CNID - Afaspa - France Amérique Latine (FAL) - UTITT - Jeunesse étudiante chrétienne - Association française des juristes démocrates - COSOPAC - Union des femmes françaises - Ligue internationale des femmes pour la paix et les libertés - Femmes et changements - Solidarité Enfants Nord Sud - SOS Enfants du Sud - MIR - SUD PTT - Féderation syndicale unitaire (FSU) - SNES - SNUIPP - AC! - Droits Devant!! - MRAP - Herri Batasuna - PCF - Les Verts - LCR - CAP - AREV - Convergence Ecologie Solidarité - AL - FA - JCR-Red - Ecolo J...
Secrétariat : c/o Cedetim, 21 ter rue Voltaire, 5011 Paris, tél : (1) 43 71 09 11 Fax: (1) 43 72 15 77