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L'internationale de l'espoir


Extraits de la première déclaration de La Realidad et de la lettre de salut à la Ve Rencontre européenne de solidarité avec la rébellion zapatiste. (par le sous-commandant Marcos)

Contre l'internationale de la terreur que représente le néolibéralisme, nous devons construire l'internationale de l'espoir.(...) L'internationale de l'espoir. Pas la bureaucratie de l'espoir, pas l'image inversée et, par là-même, semblable à celle qui nous anéantit. Pas le Pouvoir sous un signe ou un habillage nouveau. (...) L'espoir est cette rébellion qui rejette le conformisme et la défaite. (...)

(...) Le Pouvoir nous a vendu pour vrai un mensonge, le mensonge de notre défaite. Sans trop se préoccuper de nous vaincre réellement, le Pouvoir a tout fait pour nous faire croire que nous étions vaincus. Qui ? Nous, vous, tous ceux qui pensons qu'un monde nouveau est possible et nécessaire, un monde où la démocratie, la liberté, la justice, abandonneraient leur position confortable d'utopies de bibliothèques, et viendraient vivre (et lutter, ce qui est une belle façon de vivre) avec nous.

Sur le mensonge de notre défaite, le Pouvoir a choisi la chute du Mur de Berlin comme symbole de sa toute-puissance et de son éternité. Sur les ruines du Mur de Berlin, le Pouvoir a édifié un mur plus haut et plus fort : le mur du désespoir.

Le mur est toujours là, il fait partie de l'Histoire, mais il ne signifie pas la défaite de l'espoir ni la victoire du cynisme. Il y a à Berlin un fragment du miroir brisé dont nous avons hérité pour toute histoire.

De même qu'Alice découvre que pour atteindre la Reine Rouge, elle doit repartir en arrière, nous aussi devons nous retourner vers le passé pour pouvoir avancer et devenir meilleurs. Dans le passé, nous trouverons des chemins vers l'avenir. (...) Si quelque chose de nouveau naît, c'est parce que meurt quelque chose de vieux. Mais dans le neuf, le vieux se prolonge et peut dévorer l'avenir si nous ne savons pas le contenir, le connaître, lui parler, l'écouter, en somme, si nous continuons d'en avoir peur. (...)

Pourquoi ne pas commencer du nouveau là où s'est arrêté le vieux ? Qu'avons-nous à perdre ? Rien, sauf la peur, la honte, les remords ... et les cauchemars.

Pourquoi ne pas commencer par un symbole ? Pourquoi ne pas reprendre notre chemin à ce point, symbole que le Pouvoir entretient comme celui de la fin de l'Histoire et de l'éternité de son mandat ? Pourquoi ne pas prendre dans nos mains ce fragment brisé du miroir ? Nous nous écorcherons peut être les mains, mais peut être arriverons nous aussi à voir, à travers l'une des fêlures du reflet, la fenêtre que nous cherchons, celle que nous désirons, que nous méritons ...


Sous-commandant Marcos, depuis les montagnes du Sud-Est mexicain, janvier 1996


Solidarité avec les zapatistes : rencontre européenne

Les 26 au 28 janvier se tenait à Paris la cinquième Rencontre européenne de la solidarité avec la rébellion zapatiste, qui a réuni, Rue des Vignolles et Rue Voltaire, une centaine de participants, venus des diverses villes de France où existent des Comités, et de nombreux pays d'Europe. Etaient ainsi représentés l'Espagne, l'Italie, la Grèce, la Suisse, l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, la Suède, l'Autriche et l'Angleterre, et, du côté français, Toulouse, Marseille, Strasbourg, Le Havre, Lyon et Nantes.Une demi-journée consacrée à une rencontre francophone, a débouché sur la décision de renforcer le réseau d'échanges et de communication, qu'il s'agisse de l'information brute en provenance du Mexique, ou des diverses productions en français : traductions de textes, édition de livres, de cassettes audio, vidéo, etc.

Les deux journées du samedi et du dimanche, consacrées à la rencontre européenne proprement dîte, ont été occupées à des discussions en parallèle autour de quatre thèmes : l'organisation de la solidarité en Europe, les droits de l'homme, le dialogue avec les zapatistes, et la préparation de la rencontre «intergalactique» contre le néo-libéralisme convoquée par les zapatistes pour fin juillet début août.

Parmi les décisions adoptées, signalons :

­ l'élargissement de la mobilisation pour la libération des prisonniers zapatistes, plusieurs Comités européens s'apprêtant à reprendre la campagne du Réseau Solidarité Mexique ;

­ la mise en place d'un réseau de travail spécifique sur la question des femmes ;

­ la réalisation régulière d'un bulletin de discussion, entre groupes, et entre les groupes et les zapatistes ;

­ l'organisation, à Berlin en avril, d'une rencontre continentale préparatoire au forum «intergalactique» de juillet-août, à laquelle seront associées les forces qui luttent au quotidien en Europe contre le néo-libéralisme et ses effets destructeurs.


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