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La mort d'un juge

Avec l'assassinat du juge Abraham Polo Uscanga, l'affaire Ruta 100 a failli échapper au contrôle des autorités.Quelques semaines après avoir refusé à trois reprises de suivre les recommandations du président du Tribunal supérieur de justice dans l'affaire Ruta 100, Abraham Polo Uscanga disparaît l'après-midi du 19 juin, après avoir donné un coup de téléphone à une organisation religieuse de défense des droits de l'homme. On le retrouve le lendemain avec une balle dans la nuque. La pièce où il a été découvert a été soigneusement nettoyée par ses assassins.

Aussitôt, le président du T.S.J., Saturnino Agüero, dont le juge avait publiquement dénoncé les pressions qu'il avait exercées sur lui, tient une conférence de presse pour regretter l'événement et indiquer qu'il est prêt à comparaître pour éclaircir les choses. Pour l'opposition, le gouvernement, dans sa hâte de se défaire du Sutaur, est allé au-delà du tolérable. Les sénateurs du PRD exigent la tête d'Agüero. Le cortège funèbre se transforme en manifestation politique contre Agüero et le régent de Mexico, Espinosa Villareal. Quelques jours plus tard, la Ligue mexicaine contre la corruption organise un procès place de la Constitution au terme duquel le régent est déclaré coupable d'abus d'autorité, de détournement de fonction, de trafic d'influence, d'obstacle à l'administration de la justice, et de complicité d'assassinat. Le 23 juin, le Sutaur organisait, avec le Mouvement prolétaire indépendant (MPI) et le Mouvement urbain populaire (MUP) une grande marche sur le Zocalo aux cris de : « Assassins, assasins ! »

Le pouvoir réagit en créant une commission spéciale de l'Assemblée des représentants du District fédéral pour éclaircir les cas d'Abraham Polo Uscanga et Jesus Humberto Priogo Chavez, le procureur assassiné 24 heures avant le juge. La famille du juge se voyait offrir une indemnisation de 400 000 nouveaux pesos.

Fin juin, le Président Zedillo pouvait affirmer tranquillement que « le District fédéral est entre de bonnes mains. (...) Oscar Espinosa Villareal travaille avec sérieux et détermination... »

F.O. et R.G.


Informations tirées de : Jose Luis Trueba Lara, « Ruta 100, Ruta de la muerte », Editions Roca, août 1995.


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