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Une résistance opiniâtre

Le syndicat Ruta 100 avait déjà montré sa combativité lors de précédents conflits sous les anciens régents de Mexico, notamment sous Camacho Solis, en 1989. Le conflit, qui portait à la fois sur les salaires et le renouvellement du contrat collectif, s'était soldé par des licenciements massifs, les effectifs chutant brutalement de 23 000 à 14 000.

Dans le conflit de 1995, c'est la survie du syndicat qui se joue. Pour le moment défaits sur le terrain juridique, le pouvoir ayant réussi à faire passer en force toutes ses exigences auprès des juges et la Commission nationale des droits de l'homme comme le Tribunal international du travail s'étant déclarés soit incompétente (pour la CNDH) soit dans l'incapacité d'intervenir (pour le TIT), les travailleurs de Ruta 100 ont occupé les rues de Mexico. Des affrontements violents ont eu lieu en avril ; de multiples manifestations se sont déroulées tout le printemps et tout l'été.

Les deux fondateurs du Sutaur, Gabino Camacho et Ricardo Barco, sont en prison, avec dix autres dirigeants. Cela n'a en rien entamé les capacités d'initiative du syndicat. En dix mois de lutte, les salariés de Ruta 100 ont fait preuve d'une unité et d'une détermination impressionnantes. Moins de 3 000 d'entre eux ­ sur 14 000 ­ ont accepté certaines des propositions de la municipalité. Pourtant, ils n'ont pour le moment rien obtenu, sauf le paiement, par le syndic de faillite, d'un mois de salaire en décembre. Pour le reste, c'est la solidarité, au Mexique et à l'étranger, qui a pourvu à leurs besoins, les fonds du syndicat ayant été saisis dès le début du conflit.

Au niveau international, les réactions les plus notables sont celles de l'AFL-CIO, qui a adopté une motion de soutien au Sutaur lors de sa dernière convention nationale, le 26 octobre 1995, et d'Amnesty International, qui a demandé « la libération immédiate et inconditionnelle des 12 dirigeants emprisonnés », dans une déclaration le 18 novembre à Mexico. Le Sutaur demande à toutes les organisations, syndicales ou non, d'envoyer des lettres aux ambassades et aux consulats du Mexique pour exiger la libération des syndicalistes, le retrait du décret de privatisation, le maintien de l'emploi, et le paiement des neuf mois de salaires impayés depuis avril. En France, le Réseau Solidarité Mexique, auquel participent notamment le Comité Chiapas, le COSOPAC, FAL et le GRAM, ainsi que la CGT et la FSU, s'apprête à lancer une campagne sur l'affaire Ruta 100.

Les 25 et 26 mars 1996, le Sutaur organise à Mexico un Forum international contre les privatisations, auquel il invite « toutes les forces intéressées à la défense des droits des travailleurs ».

F.O. et R.G.


Pour tout renseignement sur le Forum des 25 et 26 mars, écrire à :

Réseau Solidarité Mexique, c/o COSOPAC, 21 ter Rue Voltaire ­ 75011 Paris


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