Avec la crise du peso, le Mexique a cessé d'être le bon élève du FMI. Y compris au sein du pouvoir, les critiques fusent de toutes parts contre les politiques néo-libérales. Le gouvernement a beau annoncer que la crise est finie, personne n'y croit, et aucune force sociale n'est disposée à accepter une nouvelle décennie de sacrifices.
Alors qu'un grand scepticisme régnait sur la perspective d'avenir de l'EZLN, les rebelles viennent de faire un nouveau pied de nez à la technologie militaire du pouvoir : la consultation a été un succès et installe les zapatistes au coeur du débat national.
Encadré :Six questions pour un référendum
Surgissant à la faveur de la nuit, pour rencontrer des journalistes de la télévision espagnole, le commandant Raul, accompagné des commandants Pablo et Ismael, membres du Comité clandestin révolutionnaire indigène (CCRI), ont accepté de répondre aux questions de « Volcans ».
Dans les jours qui ont précédé et suivi l'offensive militaire de février au Chiapas, une quarantaine de personnes ont été arrêtées, accusées d'être des dirigeants ou des militants de l'EZLN qui se préparaient à lancer une offensive dans plusieurs régions du pays. Dix-huit d'entre elles étaient encore incarcérées début septembre, réparties en quatre groupes. Nous avons pu rencontrer les prisonniers du groupe de Yanga, au pénitencier Nord de Mexico.
Encadré :Le réseau de solidarité Mexique
Attentats contre l'église catholique, scandales liés au trafic de drogue, consensus difficile sur la question de la propriété, autant de thèmes d'actualité qui illustrent la situation chaotique du Nicaragua. Et pourtant, c'est l'élection présidentielle d'octobre 1996 qui est au centre des préoccupations de la classe politique. Avec six mois d'avance, cette dernière est déjà en pleine campagne.
L 'hebdomadaire nicaraguayen « El Semanario » a publié le 26 juin cette interview très critique d'Henry Ruiz, guérillero de la première heure, ancien ministre du gouvernement sandiniste et ancien membre de la direction nationale du FSLN qui, lors du congrès de mai 1994, s'était présenté au poste de secrétaire général face à Daniel Ortega.
La propriété a considérablement évolué au Nicaragua depuis 1979. Les moyens mis en oeuvre par les sandinistes pour la transformer ont été divers : décrets de confiscation des biens somozistes, loi de réforme agraire de 1981 modifiée en 1986, achats de terres, occupations de fait sans intervention de l'Etat, etc. Depuis 1990, le gouvernement Chamorro a poursuivi ce mouvement en achetant des terres pour respecter ses engagements en faveur des démobilisés de la Contra. Au total près de 5 900 propriétés 2,8 millions de manzanas (1 manzana = 0,7 hectares) ont changé de mains, soit plus d'un tiers de la surface agricole du pays !
En juillet et août, le Salvador a connu une série de luttes syndicales et sociales liées soit au rejet de la politique économique gouvernementale, soit au non-respect des accords de paix. Situation explosive, qui n'est pas sans rappeler, à certains égards, celle qui prévalait à l'orée des années quatre-vingt.
Au milieu des années quatre-vingt, après les ravages causés par les dictatures et les guerres dans plusieurs pays d'Amérique centrale, on a cru qu'un vent de démocratisation soufflait sur cette région. Au Guatemala aussi, on organisait des élections destinées à mettre en place un gouvernement civil, après trois décennies de dictatures militaires.
Les parlementaires haïtiens, qui ont été désignés cet été au terme d'un interminable processus électoral, vont avoir un programme chargé. L'une des premières échéances sera la discussion d'un impopulaire programme d'ajustement structurel.
Encadré :Blocus
Le Panama n'a pas fait beaucoup parler de lui depuis l'intervention militaire américaine ayant mis fin au régime du général dictateur Noriega en 1989, hormis à l'occasion de l'élection présidentielle de 1994 qui avait vu la victoire du candidat soutenu par le Parti révolutionnaire démocratique (PRD, fondé par le général Torrijos), Ernesto Pérez Balladares (1).
Raconter l'invasion militaire du Panama à travers une comédie musicale sans dialogue ni commentaire, c'est le projet audacieux de Dollar Mambo, le nouveau film de Paul Leduc. Ce cinéaste mexicain ne manque ni de courage, ni de talent. Il l'avait montré, dès 1970, avec son premier long métrage, Reed Mexico Insurgente. Inspiré du récit de John Reed sur la révolution mexicaine, ce film tourné avec des moyens matériels dérisoires fit l'admiration des cinéphiles et reçut, en France, le prix Georges-Sadoul. Paul Leduc réalisa par la suite un autre film très beau, Frida, Naturaleza viva, sur la vie de l'artiste mexicaine Frida Kalho.