Les patrouilles frontalières nord-américaines, matraquant devant les caméras les immigrants mexicains qui tentaient d'entrer aux Etats-Unis, ont montré au monde entier, mieux qu'un discours, le genre de planète que prépare le futur G7.
La rencontre internationale contre le néo-libéralisme convoquée par les zapatistes fin juillet, sera précédée d'une rencontre préparatoire dans chaque continent. La rencontre inter-américaine s'est terminée le 9 avril à La Realidad (Chiapas). La rencontre inter-européenne aura lieu à Berlin à la fin mai. Dans toute l'Europe, les comités de solidarité s'activent pour en assurer le succès.
En septembre 1995, une campagne pour la libération des prisonniers présumés zapatistes était lancée en France. Elle a été reprise depuis dans plusieurs pays européens. Nous sommes aujourd'hui à la veille d'échéances décisives.
« Ne pleurez pas, mais battez-vous ! » C'est ce qu'écrivait le Suisse Yvan Leyvraz, il y a dix ans, dans l'une de ses dernières lettres, peu de temps avant de tomber, le 28 juillet 1986, victime d'une embuscade de la contra à Zompopera, sur la route de Wiwili, en compagnie du Français Joël Fieux, de l'Allemand Berndt Koberstein, et de deux Nicaraguayens, William Blandon et Mario Acevedo.
Encadré : À paraître
Une fois encore, cette année, les chefs d'Etat des sept pays les plus riches de la planète vont se réunir pour entériner les décisions prises par le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l'Organisation mondiale du commerce. Ces organismes, qui ont pour but de libéraliser encore plus le commerce mondial, d'encourager la privatisation et de démanteler le service public, acculent depuis des années les pays du tiers monde à une véritable impasse alors que, dans les pays « développés » du Nord, le chômage et l'exclusion ne font que progresser.
Au cours d'une tournée européenne, Victor Hugo Tinoco, responsable du département des relations internationales du FSLN, s'est arrêté à Paris, et nous a fait part de ses observations sur la situation pré-électorale au Nicaragua.
Nous reproduisons des extraits du bilan sur les droits de l'homme en Amérique centrale pour l'année 1995, rédigé par la commission pour la défense des droits de l'homme en Amérique centrale (CODEHUCA) et paru dans DIAL (1)
Dans un document confidentiel, daté du 11 avril 1996, la Banque mondiale demande que les entreprises publiques d'Haïti soient « rapidement et complètement privatisées sous une forme ou une autre ». Mais il n'est pas certain que les députés vont accepter facilement la loi de privatisation qui va leur être présentée.
Après une décennie de résistance dans la chaîne de montagnes des Cuchumatanes, dans le triangle Ixil, au nord du département du Quiche et dans les forêts de l'Ixcan et du Peten, suivie de trois ans de relative accalmie, les Communautés de population en résistance (CPR) guatémaltèques s'acheminent par la négociation vers des accords visant à leur procurer des terres en échange de celles qu'ils occupent actuellement.
La réalité de l'enfance en Amérique centrale, comme d'ailleurs dans le reste du continent, est difficile à aborder sous forme de dossier : d'un côté, l'évidence de la misère et du désespoir : malnutrition, analphabétisme, travail forcé, proche parfois de l'esclavage, prostitution, et la liste interminable des violences civiles et militaires ; ensuite, une vie quotidienne qui ne diffère guère d'une vie d'adulte, quand elle est synonyme de travail salarié - ou de chômage - de participation aux combats, de grossesse.... L' enfance n'est pas seulement une question d'âge. De quelle façon est-on enfant aujourd'hui en Amérique centrale ? Cela a-t-il quelque chose à voir avec l'enfance telle quelle est conçue aujourd'hui dans les pays industrialisés, c'est-à-dire une période clairement distinguée de l'âge adulte, théoriquement affranchie de toute contrainte productive, et suivie d'une adolescence prolongée (peut-être de plus en plus du fait de la crise économique) ?
La Convention relative aux droits de l'enfant des Nations-Unies énumère les droits fondamentaux de l'enfant, droit de grandir en paix au sein de sa famille, droit à la santé, à l'éducation, droit au jeu... Force est de constater que les enfants centraméricains sont loin du compte : droits violés, droits oubliés, droits piétinés. Le non-respect des droits fait qu'en Amérique centrale, on naît adulte.
Miguel Soler Roca, instituteur, a enseigné dans les zones rurales de l'Uruguay de 1943 à 1961. Puis, jusqu'en 1982, il a travaillé à l'Unesco sur des programmes éducatifs principalement en Amérique latine. Il nous fait part de ses réflexions sur la situation de l'éducation en Amérique centrale, à l'heure où il n'existe plus guère de réel système national d'éducation. Au Nicaragua notamment, pratiquement toute l'oeuvre accomplie dans ce domaine du temps de la révolution a été effacée.
Encadré :La quantité et la qualité
Alphonse Tay travaille à l'Unesco depuis 1984 à l'administration du programme de coopération avec l'Unicef sur la protection, le développement et l'éducation de la petite enfance. Il est responsable du programme Education des enfants de la rue et des enfants travailleurs.
Nous avons traduit et adapté pour « Volcans » un article paru dans la revue « Envio », numéro 167. L'auteur est un collaborateur du Mouvement nicaraguayen des enfants et adolescents au travail
L'adoption est, dans les pays du Nord, un véritable chemin de croix pour les candidats dont les demandes aboutissent très difficilement. L'adoption d'un enfant étranger est souvent une solution qui nourrit des trafics. Cependant ces adoptions peuvent être des succès, particulièrement grâce à l'action d'associations telles qu'Enfance et famille d'adoption dont l'une de ses membres, Florence Lafond, nous expose leur expérience de l'adoption internationale.
Encadré :Les enfants disparus du Chalatenango
Très tôt considérés comme une oeuvre majeure du septième art, « Los Olvidados » ont pourtant d'abord été un objet de scandale et de dégoût pour la bonne société mexicaine. Luis Buñuel était allé trop loin et avait mis le doigt là où cela fait vraiment trop mal.