Les patrouilles frontalières nord-américaines, matraquant devant les caméras les immigrants mexicains qui tentaient d'entrer aux Etats-Unis, ont montré au monde entier, mieux qu'un discours, le genre de planète que prépare le futur G7.
Libre circulation des marchandises et surtout des capitaux, refoulement des personnes derrière les frontières de la misère, de la dette et de l'ajustement structurel.
Ce dernier prendrait aujourd'hui un « visage humain ». L'expression en elle-même, si elle n'était sinistre, serait aussi amusante que le mot « révolutionnaire » accolé à l' « institutionnel » du PRI mexicain . La Banque mondiale, depuis quelques années déjà, s'inquiète du caractère socialement explosif des mesures d'austérité qu'elle impose, tout en s'abritant derrière une argumentation aux relents de démagogie : les politiques traditionnelles de protection sociale dans les pays du tiers-monde ne profiteraient qu'aux classes moyennes, « privilégiées », laissant de côté les plus démunis. Air connu... La solution serait donc de « cibler » les politiques sociales, de les réserver aux « vraiment pauvres » à l'exclusion du reste de la population , et d'établir pour eux des « filets de sécurité », afin de leur éviter de sombrer définitivement.
L'insurrection du Chiapas, celle des plus pauvres parmi les pauvres, a apporté la réponse à de telles élucubrations. Un peu partout dans la région centraméricaine et dans tout
le continent, grèves, luttes pour la terre en témoignent également. En France, Les Autres Voix de la planète se préparent à se faire entendre face au G7. A nous d'être présents massivement dans les mobilisations unitaires qui sont prévues.
Le comité de rédaction de « Volcans »