Attention, ce site n'est qu'une sélection des archives de la revue Volcans.

Le site définitif et officiel de la revue Volcans.


Épidémie de leptospirose

Par Izayana Picquart

Une nouvelle épidémie a commencé à attaquer le Nicaragua et l'Amérique centrale en octobre passé. Les premiers cas furent constatés dans le village de Achuapa, département de Leon, situé au nord de la ville de Leon et proche du département d'Esteli.

Initialement, cette maladie a créé une certaine confusion car elle présentait apparemment les mêmes symptomes que le dengue hémorragique. Certains l'ont même appelée peste, malaria avec dengue hémorragique et pensèrent même à l'ebola ou à la fièvre jaune.

Une équipe de médecins spécialistes venus de Cuba et des Etats-Unis ont travaillé rapidement pour donner un diagnostic précis et urgent et commencer le traitement approprié des malades.

Face à la propagation rapide et grave de la maladie, les ministres de la Santé de la région sont venus au Nicaragua à la demande de leur collègue le Dr Federico Muñoz, pour prendre des mesures de contrôle contre l'épidémie.

Au début du mois de novembre, quelques 3 000 personnes étaient affectées par la bactérie et 37 décès avaient été constatés. Les hôpitaux étaient saturés de malades en état grave, à tel point que hommes et femmes étaient « entassés » et partageaient la même salle par suite du manque de locaux appropriés pour ce type de maladie transmissible. Une autre cause de cette situation est aussi le manque de personnel médical et paramédical, qui fait que même dans les hôpitaux dits nationaux, il existe un médecin pour 80 malades.

C'est seulement à partir du 9 novembre que les quotidiens nationaux ont publié un communiqué du ministère de la Santé, où pour la première fois était indiqué le véritable diagnostic de la maladie ainsi que les mesures urgentes à prendre par la population. La maladie est la leptospirose, maladie infectieuse due à une bactérie (leptospire) et caractérisée par une forte fièvre, une hépatite avec ou sans ictère (pigments biliaires dans les tissus), des hémorragies digestives, pulmonaires ainsi que des voies respiratoires et une baisse importante de la tension artérielle. Dans sa forme grave, elle s'accompagne de vomissements, d'une fatigue importante, d'une sévère déshydratation pouvant conduire au décès. L'évolution est de courte durée (cinq à sept jours), et la transmission se fait par des animaux tels que rats, chevaux, vaches et les animaux sauvages.

La prévention est relativement simple : hygiène personnelle et du milieu ambiant, élimination des rats, vaccination des animaux domestiques et traitement des eaux. La maladie se guérit par l'administration d'antibiotiques (penicilline, doxicicline) et une hydratation du malade.

Une fois de plus le Nicaragua est atteint par une épidémie qui fait suite à toute une série de catastrophes naturelles et de dévastations avec la guerre imposée en 1980 dans un pays où la misère prolifère chaque jour.


Encadré

Brèves au Nicaragua

Attention, ce site n'est qu'une sélection des archives de la revue Volcans.

Le site définitif et officiel de la revue Volcans.