Les travailleurs nicaraguayens de Telcor (Télécommunications et Courrier) sont en grève depuis le 20 novembre contre la privatisation de 40 % de l'entreprise. Cette privatisation a été approuvée par l'Assemblée nationale (45 députés ont voté pour) et signée par la présidente Chamorro. Cette loi fait du Nicaragua le premier pays centraméricain à privatiser les télécommunications. L'opposition du syndicat sandiniste (80 % des travailleurs) de Telcor et du FSLN est complète face à cette décision. Telcor est une des entreprises les plus rentables du pays. La direction de l'entreprise a accusé les employés sandinistes d'avoir provoqué des sabotages en coupant le réseau de fibres optiques alors que les dirigeants de la grève déclarent que celle-ci est pacifique et pour la défense du patrimoine national. Le syndicat sandiniste de l'Entreprise nicaraguayenne de l'électricité a lancé une grève de soutien et pour de nouvelles conventions collectives.
L'état d'urgence en « phase d'alerte rouge » a été décrété le 30 novembre dans un secteur de 25 kilomètres carrés du département de Leon où le volcan Cerro Negro (675 m) a augmenté son activité éruptive depuis le 20 novembre. Plus de 2 000 personnes ont été évacuées vers d'autres villages. Le volcan projette de la lave et lance des pierres à plus de 1 000 m de hauteur. Des cendres sont tombées sur les villes de Leon, Chinandega, Corinto et Somotillo. La présidente a déclaré en arrivant à Leon le 2 décembre : « Le gouvernement a toujours eu les yeux fixés sur les problèmes que Dieu nous envoie. » Environ 2 500 hectares de cultures ont été détruits ainsi que de nombreux arbres. Ce sont, au total, plus de 4 500 personnes qui ont été affectées par la pluie de cendres, mais toutes n'ont pas été déplacées. L'activité du volcan est toutefois en diminution depuis le 3 décembre malgré quelques soubresauts.
Le 30 novembre dernier, cette loi a été proclamée par Violeta Chamorro, et devrait être « un pas décisif pour avancer vers une solution du scandale des terres, maisons et entreprises en litige dans ce pays ». C'est « une réponse à une héritage causé par les abus commis durant le gouvernement des Somoza et celui des commandants sandinistes », a déclaré le ministre des Finances, Emilio Pereira. Elle devrait résoudre le problème des réclamations de quelque 6 000 personnes dont les biens furent confisqués par le régime sandiniste. D'après le gouvernement 2 900 cas ont déjà été réglés dans les cinq dernières années, et restent les 2 400 abus ayant eu lieu lors de la période de transition entre février et avril 1990. Le gouvernement pense satisfaire les personnes concernées par le mécanisme des bons de dédommagement, financés par la privatisation de Telcor. Il pense aussi stabiliser les 96 000 familles qui ont obtenu des parcelles de moins de 300 mètres carrés pour la construction de leur maison et d'offrir une solution aux 122 000 familles qui reçurent aussi des parcelles de 28 hectares par foyer.