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Rencontre inter-galactique : J-30

Par Christian Tutin

A mi-chemin entre la rencontre européenne de Berlin et celle de La Realidad, les préparatifs s'accélèrent, à Paris comme au Mexique.

Ce sont finalement près de mille personnes qui ont assisté à la rencontre européenne « contre le néo-libéralisme et pour l'humanité », qui s'est déroulée à Berlin du 28 mai au 2 juin dernier. Presque tous les pays européens étaient représentés, inégalement il est vrai : forte présence des Allemands, bien sûr, mais aussi des Français. A côté des séances plénières d'ouverture et de clôture, l'essentiel s'est déroulé dans la trentaine d'ateliers, qui ont fonctionné sur une journée et demi. Du coup, la rencontre était éclatée entre une quinzaine de lieux, dans et autour du quartier de Kreuzberg.

La rencontre avait aussi ses à-côtés culturels (son « off »). Deux conférences de Paco Ignacio Taïbo II, le ventre et la moustache rigolards, une fête latino-américaine, une rave-party inter-galactique le samedi soir. Elle s'est achevée, le dimanche après-midi, par une manifestation dans les rues de l'ex Berlin-Est, entre les HLM ex-communistes et le gigantesque chantier du futur quartier d'affaires en construction au sud d'Unter den Linden. Sous une pluie battante, huit cent personnes dansant la salsa sous le regard torve de policiers allemands mobilisés en nombre.

Comme il se doit dans ce genre de rencontre, les débats ont été inégaux. Pour l'essentiel, la langue de bois a été évitée, mais pas toujours les discussions stériles. De façon générale, on peut regretter l'insuffisante préparation des débats : pas ou très peu de contributions écrites, un certain temps nécessaire pour trouver des axes communs de discussion, pas de véritable synthèse finale, ou même simplement de résumé des débats. Certains thèmes cruciaux, comme la « question européenne » elle-même, ou encore la présence de l'Europe dans le monde, et les tendances impériales aujourd'hui à l'oeuvre dans nos pays, ont été pratiquement absents des rencontres. On peut regretter également que les délégations nationales n'aient pas été composées de façon à représenter un éventail suffisamment large des forces sociales et politiques engagées dans la lutte contre le néo-libéralisme en Europe. Mais après tout, il s'agissait d'une première, une sorte de brouillon. On peut espérer qu'une partie des défauts ou des manques constatés à Berlin seront corrigés pour la rencontre inter-continentale du Chiapas.

A la demande des zapatistes, une Commission nationale d'accréditation pour la rencontre du Chiapas a été constituée dans chaque pays. Le 7 juillet au plus tard, la composition des différentes délégations devra être achevée. Rendez-vous pour la suite dans les montagnes du Sud-est mexicain. « C'est une rencontre, pas un congrès. (...) Ce n'est pas seulement une rencontre de zapatistes ou de sympathisants du zapatisme, c'est une rencontre entre ceux qui disent ou veulent dire leur ``Ya basta'' respectif à leurs cauchemars respectifs » (1).


(1) Marcos, in Invitation-convocation à la rencontre inter-continentale, mai 1996.


Volcans, numéro 22

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