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Participation communautaire en Ixcan

Présent depuis dix ans dans cette vaste zone du Quiché, le programme de Médecins du monde (MDM) va longtemps souffrir de l'isolement durant la période de répression contre les populations indigènes au début des années 80. C'est d'abord l'appui de la population civile qui va aider le programme à s'implanter. Démarré autour d'une assistance curative avec un travail de proximité dans les villages, un climat de confiance s'est progressivement installé et les consultations sont devenues de plus en plus nombreuses. Une formation d'agents de santé a alors été proposée aux communautés et, à partir de 1989, la première association de promoteurs de santé de l'Ixcan a pu être créée. Elle réunit 130 promoteurs de 80 villages et coordonne maintenant son action avec les programmes de développement, la municipalité et le ministère de la santé.

Mais l'association va aller plus loin et passer d'actions de prévention à la réalisation de travaux d'assainissement, latrines, puits ou aqueducs. Dans chaque village, des comités se sont organisés pour obtenir la participation des habitants et récolter des fonds auprès des ONG ou autres agences de coopération. Grâce à

ce travail, les conditions d'hygiène se sont améliorées, mais surtout l'Ixcan est sorti de son isolement, les visites se multipliant et la population reprenant son assurance. A partir de 1992, MDM organise la partie santé des caravanes sortant du Mexique pour rejoindre la région. Mais surtout, peu à peu, les ONG guatémaltèques ont commencé à s'intéresser à ces programmes et ont pu acquérir à travers nous une couverture vis à vis de l'armée et une première expérience de la région. L'ouverture démocratique aidant, deux ONG ont pu désormais reprendre une partie de notre travail grâce à des financements de l'Union européenne.

Bien sûr les problèmes sociaux-politiques demeurent cruciaux dans la région : persistance du conflit armé, problème d'accès à la terre entre réfugiés et colons installés par l'armée, violations des droits de l'homme... Mais ce qui a changé, c'est que la population civile revendique un droit de parole dans toutes les négociations tant locales que nationales. Ce souci constant d'intégration des populations, de formation, d'appropriation d'instruments techniques apparait ainsi comme la phase initiale indispensable à la mise en route de tout processus de développement humain.

Michel Forax, Médecins du monde


Volcans, numéro 22

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