Cet été, avec l'appui de la Cimade, nous avons invité Eberto Ruiz Morales, responsable de l'Union nationale des employés du secteur public (UNE) du Nicaragua. Eberto a rencontré la confédération CGT, plusieurs fédérations de fonctionnaires, le SNUIPP (FSU) ainsi que le syndicat CGT des correcteurs... avant d'être accueilli à Montpellier puis à Annecy. Nous avons discuté avec lui de la situation du syndicalisme et du cycle de formation financé par le Cosopac.
Pour lui, l'offensive gouvernementale contre les syndicats a connu trois phases. D'abord le retrait de la reconnaissance officielle pour ceux qui n'avaient pas la personnalité juridique (beaucoup de syndicats n'avaient pas fait les démarches nécessaires). La supression de la retenue de cotisation à la source (1 %) étranglait les syndicats restant, peu habitués à collecter des cotisations. Parallèlement, des syndicats pro-gouvernementaux étaient créés et enregistrés (25 noms suffisent).
Une deuxième phase de « répression légale » conduisait au licenciement de nombreux dirigeants syndicaux, malgré plusieurs grèves pour leur réintégration (textile, banques, douanes). Le ministère du Travail attaquait le droit de grève en révisant les conventions collectives, tandis que plusieurs administrations imposaient des règlements intérieurs disciplinaires répressifs.
La troisième phase c'est l'actuel « plan d'ajustement du travail », qui prévoit de nouvelles réductions d'effectifs, le développement de la mobilité et de la flexibilité comme mesures d'accompagnement des privatisations.
Avant l'été, les premiers fonds collectés ont financé deux sessions de formation syndicale, l'une consacrée à l'économie et l'autre à la situation dans les différents ministères. Partout, les réductions d'effectifs entraînent des surcharges de travail et l'embauche de salariés précaires et non-syndiqués sur contrats à durée limitée. Les syndicats de l'UNE ont bien négocié, ministère par ministère, des plans sociaux pour limiter les dégats. Mais l'UNE, comme syndicat du secteur public, s'en trouve affaiblie.
La formation des militants des syndicats de base des différents ministères est donc essentielle pour une mise en commun des expériences et une meilleure cordination des actions à l'avenir.
Une nouvelle session aura lieu en octobre. Mais l'organisation des deux dernières avant la fin de l'année, suppose que nous disposions des fonds... Or, il manque encore 15 000 F pour achever le financement du cycle de formation...
Chèques à l'ordre de « Cosopac Campagne UNE »
au 21ter, rue Voltaire 75011 Paris