Attention, ce site n'est qu'une sélection des archives de la revue Volcans.

Le site définitif et officiel de la revue Volcans.


Le jardin de l'Eden

Un film mexicain de Maria Novaro

Par Aris Jover

Bordé à l'est par l'océan Pacifique et au nord par un invraissemblable mur métallique, Tijuana vit dans l'ambiance étrange des villes frontière. Un graffiti l'affirme: « Le mur de Berlin est tombé, ce mur devra tomber aussi. » Côté mexicain, les candidats à l'émigration clandestine s'agglutinent en attendant la moindre opportunité. Côté américain; les hélicoptères et les patrouilles de la police de migration offrent en permanence un bien curieux ballet.

Le Jardin de l'Eden est le portrait d'une ville, mais c'est aussi une galerie de portraits féminins. Dans son premier long métrage, Lola, Maria Novaro décrivait Mexico à travers la vie quotidienne d'une femme. Avec Danzon, une autre femme et une autre ville, Veracruz. Dans le Tijuana du Jardin de l'Eden, un Mexique qui porte une casquette de base-ball et mange des hamburgers, les personnages s'identifient d'abord par rapport à la langue qu'ils parlent... ou ne parlent pas. Trois femmes: l'une Mexicaine qui ignore l'anglais, l'autre Chicana, dont la honte est de ne pas parler la langue de ses parents, la troisième Nord-Américaine qui tente maladroitement de parler l'espagnol « pour ne pas faire touriste ». Et puis, dans les cuisines d'un restaurant, d'autres femmes vêtues de huipiles qui parlent une langue bien antérieure à la Conquête.

Avec générosité et talent, Maria Novaro pose, de film en film, la même question: Qu'est-ce qu'être une femme dans le Mexique contemporain? Et puis, quel est ce pays qui boit du Coca-Cola, fantasme ses indigènes, rêve de Chevrolet et se cherche dans les tableaux de Frida Kalho ?


Attention, ce site n'est qu'une sélection des archives de la revue Volcans.

Le site définitif et officiel de la revue Volcans.