Attention, ce site n'est qu'une sélection des archives de la revue Volcans.

Le site définitif et officiel de la revue Volcans.


Édito, dossier économie


Le Mexique, l'Amérique centrale et les Caraïbes n'ont pas encore trouvé leur place dans la nouvelle économie mondiale en cours de recomposition. Les régimes politiques comme les structures socio-économiques ont été bouleversés en profondeur. Ni le vieux modèle agro-exportateur ni la stratégie mexicaine de substitution d'importation n'en sont sortis indemnes. L'instabilité, qui était la marque des « républiques bananières » d'Amérique centrale et des Caraïbes, atteint le Mexique. La crise du peso mexicain a jeté le doute sur la viabilité de la voie libérale qui s'est progressivement imposée à tous ces pays depuis le début de la crise de la dette.

Au cours des années 80, les pays d'Amérique centrale ont connu à la fois des révolutions et des guerres civiles qui ont définitivement cassé les anciennes structures économiques et sociales sur lesquelles s'appuyaient les oligarchies terriennes ou financières pour maintenir leur pouvoir dictatorial, et expérimenté de nouvelles formes d'intégration à l'économie mondiale, voire dans certains cas (le Nicaragua) cherché les voies d'un développement alternatif. A la fin des années 80, ces tentatives se sont brisées soit sur la crise de la dette, soit sur les effets de la guerre. Depuis le début des années 90, la plupart des pays de la région se sont ralliés à des formes plus ou moins brutales de néo-libéralisme. Il est frappant de constater que ce ralliement s'est produit indépendamment de la coloration politique des gouvernements, ou des conditions de mise en oeuvre des accords de paix qui ont mis fin aux conflits.

Cela débouche sur un paradoxe qui est que, d'un côté, la démocratisation a incontestablement progressé : à peu près partout, les régimes en place peuvent se revendiquer d'un minimum de légitimité formelle ; ils sont presque tous, en effet, issus d'un processus électoral formellement

En même temps, les conditions de vie de la grande majorité des populations se sont dégradées dans des proportions considérables. Les années récentes se sont traduites par un retour à une croissance forte dans la plupart des pays, notamment le Salvador, le Costa Rica et le Panama où, depuis 1992, le PNB réel augmente de plus de 5 % l'an. Mais le caractère de plus en plus inégalitaire de cette croissance fait que les masses populaires n'en perçoivent pas les bénéfices.

Pourtant, malgré une fragilité de plus en plus apparente, le néo-libéralisme risque de se survivre à lui-même faute d'alternative claire et pratiquable. L'effondrement économique de Cuba, après la disparition de l'URSS et du bloc soviétique, qui pousse le régime castriste à rechercher le salut dans l'appel aux capitaux étrangers, entretient le sentiment que nul ne saurait échapper à la globalisation et qu'il n'est point de salut hors du marché.

Le comité de rédaction de « Volcans »


Attention, ce site n'est qu'une sélection des archives de la revue Volcans.

Le site définitif et officiel de la revue Volcans.