La pieuvre de la répression allonge ses tentacules. Son encre pleine de sang se répand le long des chemins de la paix. Les groupes travaillant à donner une voix au silence, en faveur d'un Dialogue national et d'une paix digne au Chiapas se voient chaque jour menacés et réprimés par des groupes paramilitaires. Ceux-ci et les services d'intelligence militaire sont organisés dans les antichambres des grands n'acceptant pas de perdre leurs intérêts liés à la mafia du narcotrafic et à la corruption de l'Etat.
Alors que se réunissent la Cocopa (Commission de concorde et de paix, instance parlementaire), la Conai (Commission nationale d'intermédiation) et l'EZLN afin de renouer le dialogue, surviennent des événements contre les négociations et les efforts de paix des Mexicains. Les pressions subies par la Conpaz (Coordination des ONG pour la paix) montrent bien la paramilitarisation de l'Etat de Chiapas. En dehors du groupe déjà connu des « chinchulines », d'autres groupes sont apparus, comme Paix et justice et Masque rouge. L'intervention de ce dernier à San Andres (lieu des négociations entre l'EZLN et le gouvernement fédéral) est préoccupante, car Masque rouge a inscrit tout le long de la route San Andres-Oventic des slogans contre Mgr Samuel Ruiz Garcia, président de la Conai et a incendié des bus ou attaqué à main armée la mairie de cette municipalité.
Dans le cas des agressions envers la Conpaz, il s'agit d'un groupe faisant preuve d'une grande organisation et de professionnalisme, allant du vol aux incendies, voire plus grave, l'enlèvement et la torture, comme dans le cas de Lopez Montoya (trésorier de la Conpaz), de son épouse et de leurs deux enfants mineurs, sans oublier les menaces de mort proférées à l'encontre de trente membres de la Conpaz. On peut lire dans une transcription d'un enregistrement, en date du 5 novembre : « Vous allez mourir peu à peu. » Il n'est pas possible que, d'un côté, l'EZLN et le gouvernement dialoguent, et que de l'autre, se développe ce type de pratique en toute impunité. Face à cette situation, la Conpaz a annulé sa tournée d'information en Europe. La Conpaz et la Conai lancent un appel à la communauté internationale pour que cette situation soit dénoncée auprès des ambassadeurs du gouvernement mexicain dans le monde. En France, vous pouvez envoyer vos protestations pour que continue le dialogue pour la paix, avec démocratie, justice et liberté, et contre la guerre à :
M. Jorge Carpizoou
Dr Ernesto Zedillo Ponce de Leon