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Elections à l'ombre des Volcans

Les armes se sont tues en Amérique centrale et le combat des opprimés se poursuit sur le terrain électoral. Si la défaite des sandinistes au Nicaragua a été, sinon causée, en tout cas amplifiée par des fraudes diverses, elle n'illustre pas moins les difficultés du FSLN à reprendre l'offensive. L'avenir se présente inquiétant pour le Nicaragua, sous la présidence d'un répresentant de la droite dure, néolibérale et crypto-somoziste.

Au Salvador par contre, le FMLN et ses alliés de la Convergence démocratique ont remporté une importante victoire, en gagnant la mairie de San Salvador et en doublant leur répresentation parlementaire. La défaite parallèle du Parti démocrate (l'ex-ERP de Joaquin Villalobos) sanctionne un courant dont la dérive politique l'avait amené, au cours des dernières années, à devenir peu à peu un simple auxiliaire de l'oligarchie au pouvoir (ARENA). Sans obtenir de résultats aussi spectaculaires, les forces de gauche au Guatemala - soutenues par l'URNG - n'ont pas moins opéré une percée significative lors des dernières élections - les premières où elles ont pu participer effectivement.

Enfin, au Mexique, les élections municipales et législatives semblent plutôt favorables à la gauche démocratique, et le dirigeant du PRD, Cuauhtemoc Cardenas, a de bonnes chances - avec le probable soutien des zapatistes - d'emporter la mairie de Mexico - à condition qu'il n'y ait pas, comme traditionnellement depuis un demi-siècle, des fraudes et manipulations de la part du parti-Etat au pouvoir.

Peut-on donc conclure que la révolution n'est plus nécessaire pour changer les structures sociales rétrogrades des pays d'Amérique centrale ? Le doute est permis. Jorge Castaneda lui-même - le célèbre auteur de l'Utopie désarmée -se pose la question, dans un article récent publié par l'hebdomadaire américain Newsweek du 13 janvier 1997 : sera-t-il vraiment possible de distribuer, par des moyens démocratiques, la richesse et le pouvoir concentrés dans les mains des élites latino-américaines ? Peut-être, mais si cela s'avère trop difficile, il faudra reconnaître, vers la fin du siècle, que « finalement, Guevara n'avait pas tout à fait tort ».

Le comité de rédaction de « Volcans - Tlalticpac »


Volcans, numéro 26

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