La question des droits indigènes est d'une actualité brûlante au Mexique. Le processus de paix se trouve à nouveau dans l'impasse en raison des désaccords entre le gouvernement et les zapatistes à ce sujet. En décidant de consacrer ce dossier à ce thème, il s'agit pour nous tant d'en saisir les enjeux que de faire un bilan des expériences de la région, en particulier celles du Nicaragua, du Guatemala et du Mexique. Ce dossier traduit également l'une des préoccupations de Volcans. Rendre compte de l'actualité latino-américaine permet de donner un écho à la façon dont d'autres peuples s'approprient des questions communes et apportent des réponses originales concernant l'économie, l'Etat, la démocratie, la citoyenneté, le métissage, les questions communautaires, etc.
| Comme ailleurs en Amérique latine, les revendications autonomistes des Indiens du Mexique ne sont pas séparatistes. Elles visent au contraire à une refondation de la Nation à partir de la reconnaissance d'une diversité culturelle et ethnique. A la participation véritable de peuples jusque-là marginalisés, à la vie et aux institutions du pays. |
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L'originalité et la modernité des zapatistes est de défendre un projet d'autodétermination indienne fondé sur la création de régions autonomes à caractère multi-ethnique. Il ne plaident pas pour l'autonomie de communautés repliées sur des traditions ancestrales et, il faut bien le dire, parfois rétrogrades, mais pour un modèle novateur de coexistence entre groupes ethniques différents. |
Ce faisant, ils atteignent l'Etat dans son fondement. Les zapatistes défendent le droit pour des communautés appartenant à des ethnies diverses, de se rassembler dans des circonscriptions administratives nouvelles au sein desquelles elles définiraient des règles propres de gouvernement. C'est l'unité et la nature même de l'Etat qui sont ici mises en question. Et c'est cela que le gouvernement veut à tout prix éviter.
, numéro 26