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Brèves


Violence rurale au Nicaragua

14 mars 1996, une réunion dans les montagnes de Matagalpa a été organisée entre les officiers de l'armée, l'évêque de Matagalpa et « El Charro », rearmado dirigeant plusieurs bandes de délinquants dans le nord du pays. Charro serait responsable d'au moins 45 assassinats en 95-96 et d'un important trafic de drogue dans cette zone échappant à tout contrôle des autorités.

Le Conseil suprême électoral a exprimé son inquiétude concernant la violence dans 26 municipalités du nord du Nicaragua et qui pourrait empêcher entre 250 et 450 000 personnes de s'inscrire pour les élections, comme prévu à partir du premier juin 1996.

(source Envio 169 avril 1996)


Préparation des élections au Nicaragua

Déjà 15 candidats inscrits pour les élections présidentielles d'octobre au Nicaragua. Mais, avec 43 partis en lice, le nombre des prétendants peut s'accroître d'ici le 17 mai, date ultime pour l'inscription des alliances et des candidats.

Les 4 et 5 mai, le FSLN célèbrera son congrès en présence de 600 délégués. Ils devront élire les candidats présentés par le parti à la présidence et pour les législatives. La compétition ouverte depuis février entre Daniel Ortega et Vilma Nuñez vient de rebondir avec la récente publication d'un sondage indiquant que la différence de points entre libéraux et sandinistes passerait en dessous de la barre des 10 % si Vilma Nuñez était candidate.

(source Envio 169 avril 1996)


Standard Fruit Co., le retour

Le gouvernement du Nicaragua et la multinationale DOLE Standard Fruit Company ont signé le 21 mars dernier un accord qui permettra à la compagnie nord américaine de revenir produire des bananes dans ce pays, après son départ en 1982. La multinationale bananière investira 15 millions de dollars pour la culture du fruit et les infrastructures. La Standard Fruit Co. « a un arrangement avec les producteurs locaux » de bananes pour leur acheter la production nationale et la commercialiser aux Etats-Unis et en Europe selon les explications d'Eduardo Belli, vice-ministre de l'Economie. Actuellement, le secteur bananier appartient entièrement aux producteurs nicaraguayens.


Bottin mondain de La realidad, Chiapas

Nixon, le dernier film d'Oliver Stone, a été retiré des écrans de la ville de Mexico quelques jours après que le réalisateur ait exprimé son soutien aux rebelles zapatistes. D'autre part, le quotidien La Reforma a révélé que les pellicules contenant des images du voyage de Stone au Chiapas avaient été confisquées à Tuxtla Gutierrez par le Ministère de l'Intérieur. Plutôt que de passer la nuit des oscars à Hollywood, Oliver Stone a passé trois jours dans la jungle lacandonne en compagnie de Marcos. Il s'est déplacé à dos de mule. « Mon voyage n'est pas dans le but précis de faire un film sur tout cela. Il obéit à d'autres raisons, à mon désir d'aider Marcos. Ce voyage est dans le but de rendre service à son mouvement, un service public ».

Pour le cinéaste, « cela faisait longtemps que je n'avais pas été dans ce type de situation dans la forêt. Je ne parle pas du Viêt-nam, mais du Salvador en 1980... »

Marcos lui offrit un passe montagne. « Je le conserverai toujours, j'en aurai peut-être besoin un jour, on ne sait jamais ».

Danièle Mitterrand a séjourné également au Chiapas à la mi-avril. Elle y a rencontré Marcos, et a manifesté son intérêt pour la rencontre intercontinentale de fin juillet. Elle a salué la « qualité et la détermination » des Zapatistes, ainsi que leur forme « de lutte pacifique qui me convient parfaitement ».

Fin avril, c'est Régis Debray qui s'est à son tour rendu au Chiapas.


Massacre au Chiapas

Deux jours après que le président Zedillo eût annoncé que les problèmes de la terre au Chiapas avaient été réglés par un accord historique avec les organisations paysannes, plusieurs expulsions violentes de paysans se sont produites.

Les affrontements les plus graves ont eu lieu entre le 20 et le 22 mars. Le premier s'est déroulé le 20 mars sur la ferme de San Luis, possédée par l'ancien banquier Carlos Cabal Peniche, actuellement en fuite. Trois personnes ont été tuées - deux paysans et un policier - et 57 paysans ont été arrêtés. Le second a eu lieu dans la ferme de Gran Poder, à Nicolas Ruiz. Les 60 paysans qui l'occupaient depuis plus d'un an ont tenté de se défendre contre la police, et les habitants du village sont venus à la rescousse. Trois paysans et deux policiers ont été tués dans l'affrontement, qui a duré plus de six heures. Le gouverneur du Chiapas a tenté de faire croire que la police était tombée dans une embuscade.

Le 10 avril, plus de 500 paysans de Nicolas Ruiz ont manifesté à Tuxtla Gutierrez pour exiger la libération de huit indiens accusés d'avoir participé aux affrontements du 21 mars.

Au moment des expulsions se tenaient des discussions entre le gouvernement et les zapatistes. Le commandant Tacho, lorsqu'il a appris les tueries, a déclaré aux délégués gouvernementaux qu'ils représentaient « un gouvernement d'assassins, de gens muets et sourds ... Nous voyons que vous avez des bouches, mais elles sont muettes, car elles sont pleines d'argent... » En réponse, le représentant du gouvernement, au lieu de regretter les morts, s'est plaint « du language qui vient d'être tenu ici », en indiquant que « si cela continue, nous nous en irons ».

(Source : La Jornada , 22 et 23 mars 1996, et Ya basta, N°55, 14/04/1996)


Nouvelles violences au Guerrero

Le gouverneur du Guerrero, mis en cause dans le massacre d'Aguas Blancas en juin dernier, a finalement démissionné, après avoir été lâché par le Président, dont il est un ami personnel. Dès le 13 mars, il partait pour Houston (Texas) « pour des vacances ».

Le 9 mars, Jacinto Gervacio, militant du PRD, était tué par la police, portant à 84 le nombre de membres de ce parti assassinés depuis le début du mandat de Figueroa, il y a trois ans.

On soupçonne également la police du Guerrero d'être responsable du viol de deux mexicaines, deux norvégiennes, une Espagnole et une Américaine sur l'autoroute d'Acapulco, dans la nuit du 1er mars.

Enfin, le 1er avril, Gonzalo Pastor Vinalay, militant de l'Organisation paysanne de la Sierra du Sud, a été assassiné à Tepetixtla. Cette organisation a dénoncé la responsabilité des « caciques protégés par la police locale et par le gouvernement du Guerrero ».


Revendication des peuples indigènes du Panama

Les caciques des peuples indigènes panaméens ont exigé le12 mars dernier que le gouvernement suspende un contrat d'exploitation d'une mine de cuivre (d'une durée de 20 ans), signé peu de temps auparavant par l'entreprise canadienne Panacobre.

Le gisement qui se trouve dans la province de Chiriqui limitrophe du Costa Rica est considéré comme le quatrième gisement mondial. La Coordination Nationale des Peuples Indigènes du Panama refuse l'exploitation de cette mine car elle n'a pas été consultée, bien qu'elle se trouve sur un territoire lui appartenant. D'après les représentants indigènes, le gouvernement a violé l'accord du 8 mai 1995, dans lequel il avait promis de ne pas permettre l'exploitation du gisement jusqu'à la présentation devant le parlement d'un projet de loi délimitant l'agglomération de Ngobe-Buglé, territoire sur lequel se trouve la réserve de cuivre.

Au Panama il y a plus de 200 000 indigènes, la majorité (123 000) appartenant à l'ethnie de Ngobe-Buglé. Il existe en outre les peuples Kuna, Teribe, Bokota, Embera et Waunana, qui tous appuient les revendications exprimées.


Salvador : deux tiers de la population en liberté surveillée

Le gouvernement salvadorien entend lutter contre la violence par des moyens juridiques et vient de promulguer une « loi d'exception contre la criminalité et le crime organisé ». Cette loi, centrée principalement sur la délinquance de droit commun, est jugée inconstitutionnelle par de nombreux observateurs, parce qu'elle viole de nombreux traité internationaux ratifiés par le Salvador. La durée d'emprisonnement n'est plus limitée, la présomption d'innocence éliminée et les juges se trouvent en porte à faux par rapport à la constitution.

Quelques articles de cette loi et de celle intitulée « loi de défense sociale » permettent d'en illustrer les propos. « Certaines personnes accusées de comportement antisocial peuvent être sujettes aux mesures prévues par la loi et en particulier celles ne disposant pas de moyens légaux pour subsister, qui n'ont pas d'activités productives ou éducatives et qui, individuellement ou collectivement, cherchent à promouvoir l'insécurité sociale et mettent en danger la communauté ». Avec 57,5 % de pauvres urbains sans emploi comme résultat de l'ajustement structurel et plus encore en milieu rural, susceptibles de descendre dans la rue pour revendiquer leur droit au travail, qui décidera s'ils font la promotion de l'insécurité ?

D'après les chiffres de la cours suprême, le pays comptait en mars 1996, 8 397 personnes incarcérées, soit deux fois la capacité d'accueil des prisons. Seules 1 726 personnes (soit 22 %) avait été jugée...

(source : Proceso 703 & 704, mars 1996)


Expulsion de la communauté de Nuevo Amanecer

Le 10 avril 1996, 156 familles de la communauté de Nuevo Amanecer ont été expulsées d'une propriété privée qu'ils occupaient à San Bartolo. L'expulsion, menée par des policiers anti-émeute, a causé 50 blessés dans la communauté, pour la plupart des enfants. Six dirigeants ont été arrêtés. Elle a été justifiée par l'article 122 de la constitution, récemment amendé et autorisant l'expulsion de toute personne n'étant pas en mesure de prouver la légalité de son occupation.

(source : Proceso 704, mars 1996)

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