Georges Casalis a disparu il y a dix ans, en janvier 1987, au Nicaragua. Alors président de la Coordination des comités de solidarité, il avait accepté cette charge en 1983 comme un nouveau combat, lui qui en avait connu tant d'autres, contre l'injustice, pour la liberté des peuples, pour le droit des faibles.
Sa vie, écrivit-il, fut marquée par trois dates. Sa prise de conscience politique et son entrée en résistance en janvier 1933, à l'âge de 16 ans, lors de la montée au pouvoir de Hitler. Puis son engagement contre toutes les oppressions, en novembre 1946, lorsque les Français bombardèrent le port vietnamien de Haïphong, en pleine négociation avec Ho Chi Minh. Enfin, l'engagement auprès des pauvres en décembre 1957, dans un bidonville algérien.
L'un de ses derniers engagements aura été le Nicaragua des années quatre-vingt. Multipliant les voyages, son action se situait d'abord en France et au Vatican, où les évêques s'inquiétaient de la démarche d'un pasteur protestant en faveur de ce pays. Puis il est mort là-bas, parmi ce peuple avec lequel il a tissé des liens qui demeurent, grâce à ses proches, comme en témoigne l'inauguration, en mars 1997, de l'Université populaire Georges-Casalis du Centre évangélique. Sa vie pourrait être illustrée par cette référence à Mao, faite dans son livre de théologie (Ed. du Cerf, 1977), lorsqu'il disait croire aux idées justes : pas à celles qui tombent du ciel, mais à celles qui naissent de la pratique sociale... Merci encore Georges !