………………………………………………………………….

PC mercredi 24 janvier 2001 19:57

Bonjour tout le monde,

j'arrive sur le champ de bataille,

avec mes missiles sous le bras.

Le premier sera à l'uranium appauvri,

plutot lourd, une simple interrogation :

Dans la une reponse à HUO dans la discussion

précédente, MB précise qu'il n'y a pas eu de "collaboration"

avec Rudy Ricciotti, mais une "commande".

Dans l'exposition "Au delà du spectacle", le petit carton explicatif

associé à l'oeuvre de MB indiquait que celui-ci "collabore avec

des scientifiques, philosophes, ...".

Comment, Mathieu, vois-tu la différence entre commande et collaboration ?

Peut-on actuellement continuer à faire comme Don Judd et commander la

réalisation d'oeuvres à une usine ?

Pour mettre en place des systèmes complexes  (à prendre au sens de HUO ou de MB),

ou avec les "nouvelles technologies" en général,

ne faut-il pas plutôt considerer une intéraction réciproque avec feedback

entre l'artistes et d'autres acteurs de la création ?

Que maîtrise réellement l'artiste ?

Comment se met donc en place point focal de l'oeuvre ?

 

MB mercredi 27 janvier 2001 23 :23

Pour envoyer tu envoie et beaucoup à la fois.

Je ne suis pas intéréssé par la commande en temps que telle.

Utilisant de plus en plus d'outils de media et autre composent et voulant

allez vite et rapidement au fond il faut collaborer avec des

spécialistes.alors un échange souvent se crée et se renvoie sur l'idée

première de l'oeuvre et permet dans la plus part du temps d'aller plus loin

ou dans des voix nouvelles.Mais celà est valable dans les deux sens.

Pour ma part c mon côté fainéant et ma volonté de vitesse et de qualité qui

m'a poussé d'abord à la commande puis automatiquement à la collaboration.Le

physique d'une oeuvre n'est pas dans mon cas trés important et d'ailleur

celui ci évolue souvent, ce qui compte c son contexte.C le contexte qu'il

faut maitriser donc inventer.La collaboration en fait c aller au dela de la

commande demander au exécutant d'aller au-delà, de s'impliquer de

'sapproprier et parfois ça peut dérapper...

cette collaboration, cette multipaternité  permet à l'oeuvre d'être

émancipée dès sa naissance une .

 

PC dimanche 28 janvier 2001 19:29

Ouaip, mais la piece n'est signée que du nom de l'artiste ...

Peut-on y voir une forme d'allégeance au Système ?

L'artiste, et lui seul, existe aux yeux du système de l'art et c'est à lui seul

de faire entrer l'oeuvre dans la sphere artistique

(si l'on convient d'une logique Duchampienne, ou plutôt "attribuée à Duchamp").

En fait le champ du spectacle et du spectaculaire (au sens Debordien)

semble avoir depuis longtemps contaminé la "création" et l'"artistité"

(je parle bien sur en general et pas du cas de MB)

Mais bon, tout ca semble sans doute un peu vieillot  ...

Il me revient à l'esprit une phrase de Peter Sloterdijk,

à la dernière page de "règles pour le parc humain".

Il dit (de memoire) que dans une société desillusionnée

de la l'humanisme classique et de sa transmission par les livres,

les archives avaient peut etre des reponses mais qu'on ignorait

quelles etaient les questions ...

A-t-on la même chose avec la technologie ?

La tendance à l'accumulation technologique est-elle là pour

couvrir notre incapacité à comprendre pour quels besoins

elle a été produite ?

Je me permet d'inclure dans la discussion

sur la technologie et son utilisation un petit texte qui etait

l'introduction d'un débat organisé à Belfort en décembre.

HUO n'a pas besoin de le lire, il y etait !

je vous livre le texte brut, je n'ai pas pu le retravailler comme je voulais ...

 

MB mardi 30 janvier 2001 10:55

faire divertion, je n'ai pas de réponse ce qui est sure c que l'artiste

reste l'initiateur maintenant est-ce que tou les lauriers doivent lui

revenir je sais pas.

Par contre ce qui est sure c qu'il a cette capacité de captation souvent

incroyable, nous sommes de grand bandits.

Quand au champ de l'art il est une fois par ici une fois par là, l'histoire

heureusement nous aide ainsi que les chercheurs qui souvent donnent un sens

à des actes non réfléchis.

Quand au président il prépare la guerre contre la Galtocanotristica!

 

PC mercredi 31 janvier 2001 09:14

Il me revient à l'esprit une phrase de Peter Sloterdijk,

à la dernière page de "règles pour le parc humain".

Il dit (de memoire) que dans une société desillusionnée

de la l'humanisme classique et de sa transmission par les livres,

les archives avaient peut etre des reponses mais qu'on ignorait

quelles etaient les questions ...

A-t-on la même chose avec la technologie ?

La tendance à l'accumulation technologique est-elle là pour

couvrir notre incapacité à comprendre pour quels besoins

elle a été produite ?

 

MB dimanche 4 février 2001 10:19

Notre incapacité,

notre incapacité à réintégrer l'habitat naturel

aujourd'hui hostile  ennemi terrain de découverte,

maladie pour l'homme mais nécessaire,  la nature.

Ce mot est une invention comme tout le reste.

Alors quand on essaye de s'extirper, de maîtriser

mais que l'on se retrouve à l'extèrieur sans pour autant réellement y arriver

on cherche une porte de sortie, l'espace , le virtuel, la drogue et autre processus

aller au-dela du térrestre du petit être que nous sommes sur cette terre,

avoir cette modestie.

La technologie aprés la magie, je préfère la magie qui confère un élément

surnaturel induit, que l'on ne maitrise pas qui est donnée, la technologie

c une faste fumisterie, une dernière tentative de fuite.

D'ailleur dans cette affaire Tahar ben Kahmin a été inculpé et bientôt Ann Lee.

Elle a  été attrapé alors qu'elle tenté une rentrer dans notre réelle en

empreintant le chemein invers ou plutôt en étant kinappé depuis son habitat.

Alors peut-être que la seul solution pour nous c simplement l'aider à se

retrouver , à nous retrouver.

 

MB dimanche 4 février 2001 10:59

MAIS QUE PEUT ON FAIRE?

A Part Trouver une autre voix?

Comme disait P.C il ya pas trés longtemps lors d'un repas, "on est de toute

façon foutu".

oui on est tous foutu car tous complice ou héritier d'un gros tas de merde

dans laquelle on se complet à étouffer l'autre et à s'ettouffer soit même.

Mais la maladie est là pour tout remettre en place comme le remède le plus

éfficace, malaria, sida ébola tous pour le même combat nous montrer la

voie.Séisme, épidemie, mac do et mad cow unie pour la vie.

Parcequ'on le mérite bien.

Mais est-on même vivant?

Je suis en colère en colère de ce que je sais.

 

PC lundi 12 mars 2001 20:23

Après un long silence radio, je vais tenter de relancer la discussion...

toujours sur des aspects polémiques ...

Pump up the volume !

Un point qu'il me semble important d'aborder est en effet celui

de l'implication sociale des oeuvres. Pour être plus précis, des relations

souvent ambigues qu'entretiennent les artistes avec le Système.

Pour rependre les termes du débat "collaboration ou resistance" que j'avais

organisé pour le festival Interférences et auquel HUO avait participé

(merci encore !) :

"L'idée de base est de s'interroger sur les rapports entre l'art

numérique et la société technologique, voire même ultra technologique,

par laquelle il a été engendré et dans laquelle il est maintenant

intégré. Produit ou producteur, objet ou sujet, spectateur ou acteur,

pacification médiatique ou guérilla urbaine, euphorie sous perfusion

cathodique ou intoxication volontaire, légume ou ver de terre, nous

tâcherons d'éclairer un peu ces questions.  (...)

Les capteurs electro-optiques de nombreuses installation intéractives

sont-ils des échos lointains de la télé-surveillance omniprésente de nos

sociétés actuelles ?

L'utilisation effréné d'Internet dans le net.art renvoie-t-elle à la

frénésie de communication vide de sens de notre société ?  Nous ne

sommes plus à l'ombre des masses silencieuses mais au soleil d'un essaim

de téléphones portables irradiant des faisceaux d'ondes glossolaliques.

La volonté d'exister sur la toile de nombreux sites Web " artistiques "

s'intègre aussi naturellement dans une société où tout devient virtuel -

travail, argent, musique, art, peu importe… La valeur d'échange d'une

information n'est pas sa véracité mais le nombre de gens qui la regarde

(sur un poste de télévision ou sur le Web, rien n'a changé) et le nombre

de " hits " dénote nécessairement l'intérêt d'une page Web dans une

logique mediato-publicitaire. (...)

Mais dans le champ des arts technologiques, il y a aussi un " univers

numérique contemporain " en dehors du champ artistique : musique techno

, hackers, jeux videos et mangas forment une constellation traversée par

quelques étoiles filantes … Peut être faudrait-il donc prendre exemple

sur le domaine musical qui a réussit à mettre en place à partir de la

fin des années 70 des systèmes de production indépendants et extrêmement

innovants en dehors de l'industrie du disque. De même au milieu des

années 80, certaines lieux comme Detroit, Ibiza ou Rimini ont été le

creuset de la vague techno-house qui submergea l'Europe et les US après

le " Summer of Love " de 1988. "

Je sais bien que MB ne veut pas  se déclarer comme un artiste des nouvelles technologies,

et avec juste raison. Mais tout de même, l'utilisation de technologies n'est pas toujours neutre.

Cependant ce n'est pas là-dessus que je voudrais lancer la discussion, car je pense que nous sommes

tous d'accord. C'est plutôt sur un autre aspect de l'oeuvre de MB.

En effet la préoccupation majeure de la plupart des SYS/**/etc est de mettre le spectateur/acteur

face à face avec lui-même ou face à d'autres (parfois ùmême en compétition), et

d'engendrer un doute dans la perception (en particulier la prochaine installation à Marseille

si j'ai bien compris).

De cette confrontation peut naître un doute sur la conscience de soi elle-même,

d'où la schizophrénie controlée. Il s'agit donc toujours du spectateur enclos

dans l'espace de l'oeuvre ou dans sa propre monade, et l'oeuvre est

toujours détachée de

son contexte à l'interieur de la société. Peut-on imaginer une serie

d'oeuvres interrogeant

directement notre société actuelle et les difficilles rapport qui se

mettent en place,

que ce soit humain/machine ou humain/humain ...

Ou alors est-ce là des questions complètement irrelevantes à l'oeuvre de MB ?

 

MB mardi 20 mars 2001 16:59

je crois qu'on ne peut plus intérroger notre société directement pour un

grand nombre de raisons.On peut l'imager, la phantasmer la poetiser mais

l'interroger?

Par contre on peut à travers l'art et son milieu essayer de l'influencer.Le

milieu de l'art à peu changer et c ce manque de changement qu'on lui

reproche souvent qui je crois est le garant d'une continuité d'influence sur

la société. Il faut être vigilant sur ce qui s'y fait.

Pour ma part j'essaye d'introduire dans cette espace que j'essaye de rentre

encore plus clos de la réalité pour la décortiquer  comme pour une maladie

il faut sortir le sujet de son milieu et le plonger dans un autre pour

qu'il puisse se révéler à nous.

il faut inventer des outils et des méthodes se substituer au scientifique

ou plutôt fusionner avec lui

il s'agit alors d'analyser ces comportements, j'essaye à partir de ces

éléments de nouvelles compositions et assemblage

c la tentative de trouver des espaces mentaux mutants.

 

MB mardi 20 mars 2001 11:15

les systeme parallele qui on été mis en place dans les années 70 ont été

le fléau que l'on a essayé de combattre dans les années 90 et qui

malheureusement est tj en place.

C à dire la contradiction, la naïveté et la démagogie qu'il y a eut entre

les aspirations et leurs aboutissements.

je suis de la génération 90  dit tekno à que l'on a à bassiné sur wood

stock, la drogue, la liberté, peace un love et l'horreur Nazi et qui dans

sa réalité ne voix rien de changer.

Ce que l'on voix c une société en pleine descente de trip qui c fait

tellement  à travers le régime nazi et les années 70.D'un côté l'horreur

dans son extrème de l'autre le plaisir extrème. Une société qui se cherche

dans l'extrème et qui ne s'assume jamais par le biais du concept d'état

nation.alors on se met au travail on essaye de sauver chacun sa peau et

surtout onessaye plus de prendre de direction politique on a vue ou sa

méné, non on va faire de l'argent c à dire enfoncer des portes ouverte

accumuler un trésor, on sait jamais.Alors on se comporte sous le bien fondé

d'un économie gobale dans un village globale comme les pires chiens.

Voil ce qu'est devenu le milieu indépendant de années 70

Notre génération a perdu la naîveté.Il ne s'agit plus d'une bande de petit

blanc bourgeaois qui ont on mare de leur situation, la réalité est bien

plus pénible.

Il ne s'agit plus de lutter contre car l'ennemi est autant dans le pouvoir

politique qu'économique, nous sommes de tout manière cerné.Il faut donc

agir comme un virus de l'intèrieur dans les espaces souvent abandonné et

donc physique il faut se réapproprier le terrain , il suffit de ragarder

les teknivals, ils sont le reflet de l'échec des années 70. Et napster c

quoi au fait c un jeune qui se bat contre la sociétée "libre" des années 70.

 

Avant le pouvoir c'était la capacité à déffendre maintenant c la capacité à

nous échapper d'un monde physique.

Plus on aura peur de l'extèrieur et plus on ira vers cette société

numérique.Voila la strategie d'aujourd'hui, la peur c ce qu'on a été et

qu'on a pas assumé, controler donc il faut controler, frappe chirugical,

spin doctor, maitriser la chaine du début à la fin, controler l'info,

l'histoire , la mémoire et pour cela il faut sortir du physique car il

reste contre ces gens un ennemi, la maladie, l'accident.

ils essayent là aussi d'intervenir de plus en plus mais on sait tous que

cela sera possible uniquement dans le numérique.

Alors il faut reprendre l'espace physique, ne pas chercjer à le controler

mais essayer d'y marcher tou simplement à nouveau, rentre dans la foret et

essayer de retrouver nos pas .

Je pense par là répondre à la question sur mes installations elles ne sont

pas décontextualisées bien au contraire.

 

PC mercredi 21 mars 2001 00:37

Alors effectivement, l'Art comme un laboratoire P4 où l'on cultive

des virus (idéologiques) dangereux ?

Mais mettre l'art sous cloche dans un milieu stérile et ainsi limiter son impact

au monde de l'art est trop faible.

peut-etre faut-il (One more tiiiiiime ...) revenir à Duchamp

(chacun ses obsessions ...) qui décrivait "Etant Données" comme

"La figuration d'un possible" …

Possible quoi ? qui le sait ?

A mon sens d'une possible *situation* dans laquelle est mis le spectateur

(le regardeur, comme dirait MD, pour qui ce sont les regardeurs qui font l'oeuvre

- à rapprocher du "Intelligence in the eye of the beholder" de Rodney Brooks,

le genial roboticien du MIT, père de la new AI au milieu des 80's) :

Dan "Etant données", le spectateur/voyeur, par sa position même est aussi

Peut etre mis en situation de possible violeur,

engendrant par là-même un malaise bien typique de MD

Donc l'art comme combinatoire, figuration de "possibles", champ d'experimentation

d'attitudes mentales et sociales, alors que, comme le dit MB, notre société actuelle

est prisonière de ses propres prisons, no escape, pas d'echapatoire, il n'y a plus de

Kathmandou ni de Larzac dans le village global. Le système attire tout

Comme une grosse amibe et telle une sirène récupère à la vitesse de la lumière toute les

avant-gardes : mode, musique, tekno, modern primitivism, art ...

Savez-vous qu'on a construit juste à coté de la Halle Tony Garnier à Lyon

( ou se passe la biennale) un laboratoire d'étude des virus classé P4 (sécurité

maxiumale, on y étudie Ebola, etc, c'est le seul de ce type en Europe).

Et cette année la biennale de Lyon ne sera plus dans la Halle Tony Garnier ...

Peur d'un "accident" ? Mais qui va contaminer qui ?

 

MB mercredi 28 mars 2001 21:13

et oui mais à propos de md et d "Etant Données" il ne faut pas oublier que

sa figuration du possible se situait encore dans un lieu d'art...C surement

grace à celà que l'oeuvre est arrivée jusqu'à nous évitant d'être taxé

d'appel au viol grace au glacis de l'art et à l'age respectable de Md à ce

moment là.C pas beau la démagogie?

Et Obrist il est où?

Quand à Lyon Ebola où pas j'y vaincra ;-))

 

PC mercredi 23 mai 2001 15:38

Désolé de n'avoir pas alimenté le vorace email ces derniers temps,

mais j'étais un peu dans un maelström depuis Pâques ...

Bon, quelques mots de conclusion donc ...

Sur le bullet time et l'installation de Lyon, je vais ressortir

l'artillerie interprétative car (n'en déplaise à MB...) on n'est

jamais dans un monde de perceptions pures,

mais dans une "réalité" reconstruite par chaque être.

Ce qui est intéressant avec le "Bullet time"

(dans Matrix et dans l'oeuvre de MB), c'est justement qu'il renvoie

à la valeur illusoire et construite de la "réalité", une "réalité" que l'on peut

observer à loisir  en la faisant tourner sur elle-même, comme

lorsqu'on fait pivoter sur lui-même un objet tridimensionnel

dans les logiciels de design et modeleurs 3D.

Mais ce panning à 180° rappelle aussi les mouvements de caméra

dans les jeux vidéos du type Street Fighter, Mortal Kombat et Tekken,

qui sont repris d'ailleurs dans les scènes de Kung Fu de Matrix.

Ainsi on met bien en scène des simulacres de personnages, que l'on peut

observer sous toutes les coutures, dans une obscénité de réalité virtuelle

qui peut même dévoiler la "part maudite", l'angle mort de l'ombre de la perspective.

Il n'y a plus de non-dit, de non-vu, de non-pensé dans un tel monde.

Le bullet time est ainsi  un procédé qui se passe dans l'univers fictif de la Matrix,

car on peut là, observer, surveiller, mais aussi  modifier et recomposer le "réel" à souhait.

Il me semble que l'installation de MB déplace ces questionnements vers un lieu

plus personnel, renvoyant chacun à sa propre image, mais à une image du dehors,

sérielle, machinique et en temps-réel.

Chacun est regardé d'un point de vue impossible fait de 75 yeux ...

A l'opposé de l'incarnation du spectateur dans les avatars virtuels,

MB nous propose un désincarnation du spectateur dans le réel,

par le biais de points de vues particuliers synchronisés.

Un point intéressant à développer (que l'on se rassure, je ne le ferai pas ...),

est la question de savoir si l'on se voit en général "de l'intérieur" ou

"de l'extérieur",

la question n'est pas si bête qu'il y parait :

si vous tracez avec le doigt les lettre b ou d (ou bien p ou q) sur le front d'une autre

personne et que vous lui demandiez quelle lettre vous venez de tracer, il

répondra correctement sans problème, en ayant une droite/gauche inversé par rapport

à vous.

Par contre si vous faites la même expérience sur sa nuque, il répondra en général

sans inversion par rapport à votre point de vue, c'est à dire comme s'il se

voyait de l'extérieur (comme vous êtes placé) et non de l'intérieur !

(cf. M. Kubovy, the psychology of perspective and Renaissance art)

Qu'en est-il lorsqu'on doit confronter sa propre expérience personnelle à

75 points de vue extérieurs ?

Autre point, beaucoup plus général :

J'ai toujours étais fasciné par ce que l'on pourrait appelé le fondement discontinu

de la réalité (on pourrait utiliser le terme de "discret", pris dans son sens mathématique:

un ensemble est discret s'il ne contient qu'un nombre fini de valeurs, à

opposer dans à infini et par extension à continu),

c'est à dire la création d'une continuité à partir d'une suite d'éléments isolés.

Cette prise de conscience, qui s'est effectuée au tournant du siècle

(à l'aube de la modernité) dans différents champs du savoir, est pour moi

un paradigme important de compréhension du réel. On peut même se poser

la question de savoir si le monde est continu (comme il le semble) ou en fait discontinu ...

Ainsi pour la perception visuelle, Marey a décomposé le mouvement en images fixes,

mais on s'est aussi aperçu que ce processus marchait dans les 2 sens,

et qu'une suite d'images fixes pouvaient engendrer (dans l'oeil du spectateur)

un mouvement continu, cf. le cinéma.

En linguistique, on décomposent la langue parlée en phonèmes (Jacobson et ses collègues).

C. S. Peirce et Sausurre decomposent le sens et inventent la sémiologie.

En physique, Niels Bohr propose la théorie quantique, c'est à dire qu'il considère

que les états d'énergie d'une particule élémentaire (l'électron) sont en nombre finis.

Révolutionnaire et créatrice de paradoxes déroutant dès ses débuts

(par exemple le principe d'incertitude d'Heisenberg : on ne peut connaître

exactement à la fois la position et la vitesse d'une particule, l'observateur

influence l'expérience)

la physique quantique est pourtant à ce jour la meilleure explication du réel,

amenant même à des questionnements inattendus ...

(cf. la téléportation et l'interview de HUO dans les mails précédents)

Vit-on donc dans un monde discontinu fait de trous ?

Pas seulement spatialement (les atomes) mais surtout temporellement .

Bon, j'arrête là, je crois que je commence sérieusement à dévier du sujet

..

 

HUO mardi 24 avril 2001 13:08

My first question about the Marseille piece.

I heard  that there was first the

idea of recording. What is the reason

it was not recorded? I think it is a very interesting

and important decision that it happens in the

NOW (very)

 

MB mercredi 25 avril 2001 15 :47

Je crois que ce n'est pas le temps qui est important mais sa perception ,

on peut rentrer dans un nouveau temps tout en gardant le "real time",en se

passant de l'enregistrement, qui lui est du premier degrés.Et effectivement

non pas changer le temps mais les éléments qui s'y rapportent et voir alors

ce qui se passe dans le présent, c'est un présent sans discontinu puisqu'il

est maintenu par un rythme sonore binaire qui ne fait que le dilatter, le

temps alors se base sur le vécu et l'action de chacun des participants,

c'est un temps personnel.

Accéder à un espace ou le temps semble distordu, créer l'environnement où

une autre logique s'installe.

Le temps est plus intéréssant quand il est une contrainte quand on le

travaille à son rythme, c'est "sans filets".

Alors peut arriver l'accident et prendre ainsi toute son ampleur de réalité

terrible.Car seul l'accident peut réellement valider le Now.

C'est un temps réel personnel.

Je t'avais parlais de ce projet de montre dont l'heure change en fonction

des mouvements de son propriétaire en se référant par un gps de façon

continu aux fuseaux horaires.

Cette pièce permettra alors de faire un vrai temps non plus basé uniquement

sur le mouvement de la planète mais aussi sur celui qui la parcourre.

Et le Now ne sera plus universel mais personnel.

 

HUO vendredi 27 avril 2001 13:28

Will the watch/montre project

be a prototype or will you produce it

in series and made accessible?

 

MB vendredi 27 avril 2001 14:34

for the moment it's a concept after a prototype and next i hope a series, i

don't like to just think about i like when it's working in trhe reality to

make a nex reality

 

HUO dimanche 29 avril 2001 13:37

can you tell me more about your plans for Lyon?

 

MB mardi 30 avril 2001 8:37

We was speaking about time and now.

Do you now Bullet Time?

it's a special effect used in Matrix in reality it's a variant from the

chronophotographie.You stop an action and you can see it in 3 dimention.

But in the two cases you needed two action, shoot and (assembler)

I'll do it but in real time, without stop between caméras and projector.

For do that i'll built a machine with 75 caméras and i 'll install it in a

close circleroom where public will come.

Stop the time and show it.

It'will be the first time that a so direct system exist .

 

HUO dimanche 6 mai 2001 15:59

Bullet Time is very fascinating.

Did I ever sendyou my interview with

Bill Pope , director of Photography of

the Matrix and Geof Darrow who made

all the drawings?

Here it is

 

Interview with Bill Pope und Geof  DarrowQuestions by  Hans-Ulrich Obrist

and Sharon OreckParis September 1999Restaurant NouraP=Bill PopeD=Geof

DarrowSO=Sharon OreckO=Hans Ulrich ObristO: You did a comic which

influenced the Wachowski brothers?D: Yeah, I did a comic, it was called

"Hardboiled".P: Larry and Andy were into comics, they had written comics,

they know comics.The first meeting I ever had with Larry and Andy they had

"Sin City" on thetable, written and drawn by Frank Miller. They were just

reading this comic.I met them in 1995 I guess, when they made "Bound". They

were very youngfilmmakers but they knew what they wanted all the time, and

I think somewhat because of their expertise in comics.Geof,  when Larry and

Andy first came to you were there no drawings at all?Sothey contacted you

and they had a script but they had no drawings?D: I tried to show them how

to draw. If you can can understandperspectivesyou can draw almost

everything.HUO: Have the brothers drawn their movies themselves?D: No,

they"re starting to. If I could sit with them for a month then Icouldteach

them how to draw. I think they draw well enough to communicate what they

want. Maybe we havethesame visual language.P. They do have a distinctive

language. I was often called upon to interpret it or elaborate on it for

others.  The Aussies said I spoke "Wachowski." I guess Geoff does too.D: I

was surprised I didn"t know who they were. I"d seen "Assasins"

whichwasokay, a sort of goofy popcorn movie. They showed me "Bound" when

they flewmeout, they had a screening.P: So then you drew for months?D: No,

they had enough money to pay me for one month.O: When you see the film now,

are there any moments when you recognize yourdrawings?D: Yeah, I

storyboarded the subway fight scene.P: Sometimes there are frames that

Geoff drew that we actuallyphotographed to look exactly like the

drawings,but what  I think they really wanted from him was a concept of

what it looked like overall.They loved Geof's energy and his viewpoint of

the world. If you saw"Hardboiled"you"d understand what I"m talking about. A

level of detail, a level ofenergy,violence and insanity inside his

drawings. He has his own world. And theylovethis world. They acquired it

basically for the purpose of the movie.What they were really speaking was

"Darrow". They  gave him a poster of the film and signed it:

"Thanksforworking on the movie, so we didn"t have to rip you off."D:

Remember that moment with all the bullet casings coming out of

thehelicopter.My friends saw it: "Oh, we saw what you did in that movie,

what you didwiththe helicopter." You don"t have to draw that. It was a

parody of all thatRambostuff.O: You mentionned earlier  the specific use of

colour.P: The monochromatic use of colour. In some sense it's almost a  B+W

movie.  We tried to make the two worlds in the film as monochromatic as

possible.  The Matrix was an unhealthy green, with walls painted green,

clothes dyed green, and actors lit with green light.  The "real world" was

made a cold blue because it existed in a time when the sun had been blocked

out by the clouds of mankind's warfare with the machines of Artificial

Intelligence.  And darkness is on the verge of overtaking everything,

always.O: To which other worlds does the Wachowski's world relate?P: I

think they"re extraordinary in this manner. From the very beginningtheywere

confident enough in themselves. Maybe it"s because there are two

ofthem.They have their world already made. There"s never a moment where

they havetothink: is this me speaking or is this my acquiring the ideas of

someoneelse.They knew what they liked and they like Kung Fu movies, they

like John Woomovies, they like Samurai movies, Geoff"s comics, Film Noir,

Billy Wilder"smovies, Baudrillard"s books, German myths, Joanne of Arc,

they likeTolkien.Every influence, they bring it all together and somehow

filter it through their own sensibilities to make it theirs.O Are there

direct citations or references to other movies  in theWachowskisfilms?P:

The only movie reference that we ever made, to my knowledge, is

JohnWoo.There"s one or two quotations in "Bound".   If they were citations

of other movies I was unaware of it.It's funny, but while we were making

"The Matrix" the American Film Institute came out withalist of "The100

Greatest American Movies Of All Times". They put this list outonthe

internet. We were discussing and laughing about the pretentiosness of this

on the set, and were meanwhile making our own list. No matter how our votes

came out, theNo. 1movie was always "Conan the Barbarian", a John Milius

movie done in the80ties. So they are not only interested in movies like

their own.They like Kitsch, they like huge movies and little movies.The

real thought behind voting for "Conan" is that the AFI list was very

sterile,  and full of "Classics". And we felt what was missing were bad

movies, was kitsch and dirt and funk.  Cinema is made up ofbadelements.

There was no common popular culture in the AFI list.The holy grail of

cinema is the popular movie with real thought behind it.O: There has also

been a strong string of philosophical interpretations.P: I don"t know what

the interpretations of "The Matrix" have been here in Europe, but I would

hesitate to sayyoucould go too far, because the Brothers really do think

about these things andreallyare concerned about them, because they"ve

already been there, they"vethoughtabout it.Every time I"ve ever tried to

trip them up, to say that internally, this isillogical or if you"re after

this myth, the myth says this and they wouldsay:No, the myth says this. And

they would always convince me.And they were always ready for me. They"d

already thought about it because there is two of them, there"s already been

this back andforth dialogue before it gets to anyone else beside the

Brothers. Soideas come to you in a more developed stage already. There"s

less talking andmore implementing.It"s actually a lot of more fun because

the sketches are more complete. Ourjobis to put flesh on sketches or at

least give them ideas that they canreject oraccept. Because their sketches

are better, we can do our job better.D: The power plants, that was the

first drawing I did. I was in France andtheyeplained it to me over the

phone. I did a real quick drawing of something.He said: No, there are

petals around it. And I said: Okay.And I went back and I did this thing

which you see in the movie, but justyouknow, like hundreds and hundreds of

petals around it. And two days go byand Ihaven"t heard from them. Maybe

they"re havin" second thoughts about it.And then they called and Larry

said: We got your drawing and it wasn"t whatwekind of had in mind but the

more we look at it the scarier it getsBecause it was supposed to be a lot

smaller and they turned it in theselikeskyscrapers of humanity.SO: I don"t

think I"ve seen Larry more excited as when he was waiting forthatshot to

come out of the didgital printer. That shot of the power plant took2weeks

to be created. It was so complex.D: When they first sent this to Warner

they didn"t show them the powerplantwith the babies the first time. If they

gonna see this they going to shutthisthing down right away.D: That"s one

amazing things in America, is that they didn"t get more flakforthe shot

with the babies, the harvesting. Because I thought that the BibleBeltwould

come down on that.P: I think that there was so much other stuff that

offended people thattheydidn"t know where to start.O: It"s the complexity

of offences...D: There"s too much. Where do I start?P: It"s offensively

complex...SO: One of the arguments in Australia was: Why would you take the

red pill?  What"s so great about gettingout of the Matrix?Why would you

wanna leave?P: That"s sort of the heart of the story. Why would you take

the blue pill? Why not be happy, blissful and ignorant?The complexity of

the movie is intentional. I think they wanted it to be as dense aspossible

so you"d be worn out when you come out of the movie.O: Why did you shoot

the movie in Australia?P: You'd hve to ask them, but I think the main

reason that we shot it out of the US, was so that we wouldn"tbeinterfered

with in any way.The intention was to get as far away as from the people who

have the money.Especially in a movie like "The Matrix" who nobody

understood.One of the reasons why Geoff was brought on so early was that

when theywrotethe script, was that nobody understood it.  So they brought

Geoff in so thathewould draw pictures of it so that a newcomer to the

script could understand whatitwas about,  without having to simplify or

dumb-down the script itself.D: What they really wanted to show was the

storyboard. When they showed ittoWarners they loved it because it was all

there. You could just go flippingthrough it.P: Warner Brothers had had a

long recent history of not having many hits.Sothe door was open for

something new. So they took a chance, to their credit.P: The Wachowski's

have very specific ideas. They used to be carpenters. They live in the real

world. If you approachthemvery pragmatically they always respond.  So they

don't like technicians to respond with "no", they want to hear the

reasons.We communicate on a very real level.O: Will there be a continuity

of the collaboration?P: At this point they have agreed to shoot Matrix 2

and Matrix 3.P: You have to hold people"s interest. They admire commercial

filmmakerswhoare able to combine commerce and art and not be ashamed of it.

"BladeRunner"for example , something like that. It does okay at the box

office and yetyou"re not ashamed.O: The website of "The Matrix", what was

the concept?D: They want the website to be part of the movie. When the

movie came outtheyhad so many hits it crashed the WB website.It"s the first

movie you could download off the web.Their only occupation since the movie

came out is the videogame. Theydesigned agame which is the Matrix for Sony

Playstation 2.If you play the game you see Matrix 2 and 3 at another layer,

level.The comicbooks on the website are backstories to the Matrix.It makes

total sense. There"s no reason you should restrict your self toonemedia.

 

HUO samedi 19 mai 2001 04:34

My next question is if some of your projects

are online now and what this dimension would/can

mean to the work.?

 

MB mardi 22 mai 2001 10:37

where the work begin and where is it finish , on the web it's just

information and not communication so it's the same way, go inside loose

yourself and go out.

 

HUO

TECHNOLOGY IS THE ANSWER

WHAT IS THE QUESTION?

repetition and difference

 

MB

the question is what the technologie answer

THE QUESTION IS THE TECHNOLOGY ANSWER

the repetition is the difference