………………………………………………………………….
PC mercredi 24 janvier 2001 19:57
Bonjour tout le monde,
j'arrive sur le champ de bataille,
avec mes missiles sous le bras.
Le premier sera à l'uranium appauvri,
plutot
lourd, une simple interrogation :
Dans la une reponse à HUO dans la
discussion
précédente, MB précise qu'il n'y a
pas eu de "collaboration"
avec Rudy Ricciotti,
mais une "commande".
Dans l'exposition "Au delà du spectacle", le petit
carton explicatif
associé à l'oeuvre de MB indiquait
que celui-ci "collabore avec
des scientifiques, philosophes, ...".
Comment, Mathieu, vois-tu la différence entre commande et
collaboration ?
Peut-on actuellement continuer à faire comme Don Judd et commander la
réalisation d'oeuvres à une usine ?
Pour mettre en place des systèmes complexes (à prendre au sens de HUO ou de MB),
ou avec les "nouvelles
technologies" en général,
ne faut-il pas plutôt considerer une intéraction réciproque
avec feedback
entre l'artistes et d'autres
acteurs de la création ?
Que maîtrise réellement l'artiste ?
Comment se met donc en place point focal
de l'oeuvre ?
MB mercredi 27 janvier 2001 23 :23
Pour envoyer tu envoie et beaucoup à la fois.
Je ne suis pas intéréssé par la
commande en temps que telle.
Utilisant de plus en plus d'outils de media et autre
composent et voulant
allez vite et rapidement au fond il
faut collaborer avec des
spécialistes.alors un échange
souvent se crée et se renvoie sur l'idée
première de l'oeuvre et permet dans
la plus part du temps d'aller plus loin
ou dans des voix nouvelles.Mais celà est valable
dans les deux sens.
Pour ma part c mon côté fainéant et ma volonté de vitesse et
de qualité qui
m'a poussé d'abord à la commande
puis automatiquement à la collaboration.Le
physique d'une oeuvre n'est pas
dans mon cas trés important et d'ailleur
celui ci évolue souvent, ce qui
compte c son contexte.C le contexte qu'il
faut maitriser
donc inventer.La collaboration en fait c aller au dela de la
commande demander au exécutant
d'aller au-delà, de s'impliquer de
'sapproprier
et parfois ça peut dérapper...
cette collaboration, cette multipaternité permet
à l'oeuvre d'être
émancipée dès sa naissance une .
PC dimanche 28 janvier 2001 19:29
Ouaip, mais la piece
n'est signée que du nom de l'artiste ...
Peut-on y voir une forme d'allégeance au Système ?
L'artiste, et lui seul, existe aux
yeux du système de l'art et c'est à lui seul
de faire entrer l'oeuvre dans la sphere artistique
(si l'on convient d'une logique
Duchampienne, ou plutôt "attribuée à Duchamp").
En fait le champ du spectacle et du spectaculaire (au sens Debordien)
semble avoir depuis longtemps
contaminé la "création" et l'"artistité"
(je parle bien sur en general et pas du cas de MB)
Mais bon, tout ca semble sans
doute un peu vieillot ...
Il me revient à l'esprit une phrase de Peter Sloterdijk,
à la dernière page de "règles
pour le parc humain".
Il dit (de memoire) que dans une
société desillusionnée
de la l'humanisme classique et de
sa transmission par les livres,
les archives avaient peut etre des reponses mais qu'on
ignorait
quelles etaient
les questions ...
A-t-on la même chose avec la technologie ?
La tendance à l'accumulation technologique est-elle là pour
couvrir notre incapacité à comprendre
pour quels besoins
elle a été produite ?
Je me permet d'inclure dans la
discussion
sur la technologie et son
utilisation un petit texte qui etait
l'introduction d'un débat organisé
à Belfort en décembre.
HUO n'a pas besoin de le lire, il y etait
!
je vous livre le texte brut, je
n'ai pas pu le retravailler comme je voulais ...
MB mardi 30 janvier 2001 10:55
faire divertion,
je n'ai pas de réponse ce qui est sure c que l'artiste
reste l'initiateur maintenant est-ce
que tou les lauriers doivent lui
revenir je sais pas.
Par contre ce qui est sure c qu'il a cette capacité de
captation souvent
incroyable, nous sommes de grand
bandits.
Quand au champ de l'art il est une fois par ici une fois par
là, l'histoire
heureusement nous aide ainsi que
les chercheurs qui souvent donnent un sens
à des actes non réfléchis.
Quand au président il prépare la guerre contre la Galtocanotristica!
PC mercredi 31 janvier 2001 09:14
Il me revient à l'esprit une phrase de Peter Sloterdijk,
à la dernière page de "règles
pour le parc humain".
Il dit (de memoire) que dans une
société desillusionnée
de la l'humanisme classique et de
sa transmission par les livres,
les archives avaient peut etre des reponses mais qu'on
ignorait
quelles etaient
les questions ...
A-t-on la même chose avec la technologie ?
La tendance à l'accumulation technologique est-elle là pour
couvrir notre incapacité à comprendre
pour quels besoins
elle a été produite ?
MB dimanche 4 février 2001 10:19
Notre incapacité,
notre incapacité à réintégrer
l'habitat naturel
aujourd'hui hostile ennemi terrain de découverte,
maladie pour l'homme mais nécessaire,
la nature.
Ce mot est une invention comme tout le reste.
Alors quand on essaye de s'extirper, de maîtriser
mais que l'on se retrouve à l'extèrieur sans pour autant réellement y arriver
on cherche une porte de sortie,
l'espace , le virtuel, la drogue et autre processus
aller au-dela
du térrestre du petit être que nous sommes sur cette
terre,
avoir cette modestie.
La technologie aprés la magie, je
préfère la magie qui confère un élément
surnaturel induit, que l'on ne maitrise pas qui est donnée, la technologie
c une faste fumisterie, une dernière
tentative de fuite.
D'ailleur dans cette affaire Tahar
ben Kahmin a été inculpé et bientôt Ann Lee.
Elle a été attrapé alors
qu'elle tenté une rentrer dans notre réelle en
empreintant
le chemein invers ou plutôt
en étant kinappé depuis son habitat.
Alors peut-être que la seul solution pour nous c simplement
l'aider à se
retrouver , à nous retrouver.
MB dimanche 4 février 2001 10:59
MAIS QUE PEUT ON FAIRE?
A Part Trouver une autre voix?
Comme disait P.C il ya pas trés longtemps lors d'un
repas, "on est de toute
façon foutu".
oui on est tous foutu car tous
complice ou héritier d'un gros tas de merde
dans laquelle on se complet à étouffer
l'autre et à s'ettouffer soit même.
Mais la maladie est là pour tout remettre en place comme le
remède le plus
éfficace,
malaria, sida ébola tous pour le même combat nous
montrer la
voie.Séisme, épidemie,
mac do et mad cow unie pour
la vie.
Parcequ'on le mérite bien.
Mais est-on même vivant?
Je suis en colère en colère de ce que je sais.
PC lundi 12 mars 2001 20:23
Après un long silence radio, je vais tenter de relancer la
discussion...
toujours sur des aspects polémiques
...
Pump up the
volume !
Un point qu'il me semble important d'aborder est en effet
celui
de l'implication sociale des
oeuvres. Pour être plus précis, des relations
souvent ambigues
qu'entretiennent les artistes avec le Système.
Pour rependre les termes du débat "collaboration ou resistance" que j'avais
organisé pour le festival Interférences
et auquel HUO avait participé
(merci encore !) :
"L'idée de base est de s'interroger sur les rapports
entre l'art
numérique et la société technologique,
voire même ultra technologique,
par laquelle il a été engendré et
dans laquelle il est maintenant
intégré. Produit ou producteur,
objet ou sujet, spectateur ou acteur,
pacification médiatique ou guérilla
urbaine, euphorie sous perfusion
cathodique ou intoxication
volontaire, légume ou ver de terre, nous
tâcherons d'éclairer un peu ces
questions. (...)
Les capteurs electro-optiques de
nombreuses installation intéractives
sont-ils des échos lointains de la télé-surveillance omniprésente de nos
sociétés actuelles ?
L'utilisation effréné d'Internet dans le net.art
renvoie-t-elle à la
frénésie de communication vide de
sens de notre société ? Nous ne
sommes plus à l'ombre des masses
silencieuses mais au soleil d'un essaim
de téléphones portables irradiant
des faisceaux d'ondes glossolaliques.
La volonté d'exister sur la toile de nombreux sites Web "
artistiques "
s'intègre aussi naturellement dans
une société où tout devient virtuel -
travail, argent, musique, art, peu
importe… La valeur d'échange d'une
information n'est pas sa véracité mais
le nombre de gens qui la regarde
(sur un poste de télévision ou sur
le Web, rien n'a changé) et le nombre
de " hits " dénote nécessairement
l'intérêt d'une page Web dans une
logique mediato-publicitaire.
(...)
Mais dans le champ des arts technologiques, il y a aussi un "
univers
numérique contemporain " en
dehors du champ artistique : musique techno
, hackers, jeux videos et mangas
forment une constellation traversée par
quelques étoiles filantes … Peut être
faudrait-il donc prendre exemple
sur le domaine musical qui a réussit
à mettre en place à partir de la
fin des années 70 des systèmes de
production indépendants et extrêmement
innovants en dehors de l'industrie
du disque. De même au milieu des
années 80, certaines lieux comme Detroit, Ibiza ou Rimini
ont été le
creuset de la vague techno-house qui submergea l'Europe et les US après
le "
Summer of Love " de 1988. "
Je sais bien que MB ne veut pas se déclarer comme un artiste des nouvelles
technologies,
et avec juste raison. Mais tout de
même, l'utilisation de technologies n'est pas toujours neutre.
Cependant ce n'est pas là-dessus que je voudrais lancer la
discussion, car je pense que nous sommes
tous d'accord. C'est plutôt sur un autre aspect de l'oeuvre de MB.
En effet la préoccupation majeure de la plupart des SYS/**/etc est de mettre le spectateur/acteur
face à face avec lui-même ou face à
d'autres (parfois ùmême en compétition), et
d'engendrer un doute dans la
perception (en particulier la prochaine installation à Marseille
si j'ai bien compris).
De cette confrontation peut naître un doute sur la
conscience de soi elle-même,
d'où la schizophrénie controlée. Il s'agit donc toujours du spectateur enclos
dans l'espace de l'oeuvre ou dans
sa propre monade, et l'oeuvre est
toujours détachée de
son contexte à l'interieur de la société. Peut-on imaginer une serie
d'oeuvres interrogeant
directement notre société actuelle
et les difficilles rapport qui se
mettent en place,
que ce soit humain/machine ou
humain/humain ...
Ou alors est-ce là des questions complètement irrelevantes à l'oeuvre de MB ?
MB mardi 20 mars 2001 16:59
je crois qu'on ne peut plus intérroger notre société directement pour un
grand nombre de raisons.On
peut l'imager, la phantasmer la poetiser
mais
l'interroger?
Par contre on peut à travers l'art et son milieu essayer de
l'influencer.Le
milieu de l'art à peu changer et c
ce manque de changement qu'on lui
reproche souvent qui je crois est
le garant d'une continuité d'influence sur
la société. Il faut être vigilant
sur ce qui s'y fait.
Pour ma part j'essaye d'introduire dans cette espace que
j'essaye de rentre
encore plus clos de la réalité pour
la décortiquer comme pour une maladie
il faut sortir le sujet de son
milieu et le plonger dans un autre pour
qu'il puisse se révéler à nous.
il faut inventer des outils et des
méthodes se substituer au scientifique
ou plutôt fusionner avec lui
il s'agit alors d'analyser ces
comportements, j'essaye à partir de ces
éléments de nouvelles compositions
et assemblage
c la tentative de trouver des
espaces mentaux mutants.
MB mardi 20 mars 2001 11:15
les systeme
parallele qui on été mis en place dans les années 70
ont été
le fléau que l'on a essayé de
combattre dans les années 90 et qui
malheureusement est tj en place.
C à dire la contradiction, la naïveté et la démagogie qu'il
y a eut entre
les aspirations et leurs
aboutissements.
je suis de la génération 90 dit tekno à que
l'on a à bassiné sur wood
stock, la drogue, la liberté, peace un love et l'horreur Nazi et qui dans
sa réalité ne voix rien de changer.
Ce que l'on voix c une société en pleine descente de trip
qui c fait
tellement à travers le régime nazi et les années 70.D'un
côté l'horreur
dans son extrème
de l'autre le plaisir extrème. Une société qui se
cherche
dans l'extrème
et qui ne s'assume jamais par le biais du concept d'état
nation.alors on se met au travail
on essaye de sauver chacun sa peau et
surtout onessaye
plus de prendre de direction politique on a vue ou sa
méné, non
on va faire de l'argent c à dire enfoncer des portes ouverte
accumuler un trésor, on sait jamais.Alors on se comporte sous le bien fondé
d'un économie gobale
dans un village globale comme les pires chiens.
Voil ce qu'est devenu le milieu
indépendant de années 70
Notre génération a perdu la naîveté.Il
ne s'agit plus d'une bande de petit
blanc bourgeaois
qui ont on mare de leur situation, la réalité est bien
plus pénible.
Il ne s'agit plus de lutter contre car l'ennemi est autant
dans le pouvoir
politique qu'économique, nous
sommes de tout manière cerné.Il faut donc
agir comme un virus de l'intèrieur dans les espaces souvent abandonné et
donc physique il faut se réapproprier
le terrain , il suffit de ragarder
les teknivals,
ils sont le reflet de l'échec des années 70. Et napster
c
quoi au fait c un jeune qui se bat
contre la sociétée "libre" des années 70.
Avant le pouvoir c'était la capacité à déffendre
maintenant c la capacité à
nous échapper d'un monde physique.
Plus on aura peur de l'extèrieur
et plus on ira vers cette société
numérique.Voila la strategie d'aujourd'hui, la peur c ce qu'on a été et
qu'on a pas assumé, controler donc il faut controler,
frappe chirugical,
spin doctor,
maitriser la chaine du début
à la fin, controler l'info,
l'histoire , la mémoire et pour
cela il faut sortir du physique car il
reste contre ces gens un ennemi, la
maladie, l'accident.
ils essayent là aussi d'intervenir
de plus en plus mais on sait tous que
cela sera possible uniquement dans
le numérique.
Alors il faut reprendre l'espace physique, ne pas chercjer à le controler
mais essayer d'y marcher tou simplement à nouveau, rentre dans la foret et
essayer de retrouver nos pas .
Je pense par là répondre à la question sur mes installations
elles ne sont
pas décontextualisées
bien au contraire.
PC mercredi 21 mars 2001 00:37
Alors effectivement, l'Art comme un laboratoire P4 où l'on
cultive
des virus (idéologiques) dangereux
?
Mais mettre l'art sous cloche dans un milieu stérile et
ainsi limiter son impact
au monde de l'art est trop faible.
peut-etre
faut-il (One more tiiiiiime ...) revenir à Duchamp
(chacun ses obsessions ...) qui décrivait
"Etant Données" comme
"La figuration d'un possible" …
Possible quoi ? qui le sait ?
A mon sens d'une possible *situation* dans laquelle est mis
le spectateur
(le regardeur, comme dirait MD, pour qui ce sont les regardeurs qui font l'oeuvre
- à rapprocher du "Intelligence in the eye of the
beholder" de Rodney Brooks,
le genial
roboticien du MIT, père de la new AI au milieu des 80's) :
Dan "Etant données", le spectateur/voyeur, par sa
position même est aussi
Peut etre mis en situation de possible violeur,
engendrant par là-même
un malaise bien typique de MD
Donc l'art comme combinatoire, figuration de "possibles",
champ d'experimentation
d'attitudes mentales et sociales,
alors que, comme le dit MB, notre société actuelle
est prisonière
de ses propres prisons, no escape, pas d'echapatoire,
il n'y a plus de
Kathmandou ni de Larzac dans le
village global. Le système attire tout
Comme une grosse amibe et telle une sirène récupère à la
vitesse de la lumière toute les
avant-gardes : mode, musique, tekno, modern primitivism, art ...
Savez-vous qu'on a construit juste à coté de la Halle Tony
Garnier à Lyon
(là ou se passe la biennale) un
laboratoire d'étude des virus classé P4 (sécurité
maxiumale,
on y étudie Ebola, etc,
c'est le seul de ce type en Europe).
Et cette année la biennale de Lyon ne sera plus dans la
Halle Tony Garnier ...
Peur d'un "accident" ? Mais qui va contaminer qui
?
MB mercredi 28 mars 2001 21:13
et oui mais à propos de md et d "Etant Données" il ne faut pas oublier
que
sa figuration du possible se
situait encore dans un lieu d'art...C surement
grace à celà que l'oeuvre est arrivée jusqu'à nous évitant d'être
taxé
d'appel au viol grace
au glacis de l'art et à l'age respectable de Md à ce
moment là.C
pas beau la démagogie?
Et Obrist il est où?
Quand à Lyon Ebola
où pas j'y vaincra ;-))
PC mercredi 23 mai 2001 15:38
Désolé de n'avoir pas alimenté le vorace email ces derniers
temps,
mais j'étais un peu dans un maelström
depuis Pâques ...
Bon, quelques mots de conclusion donc ...
Sur le bullet time et
l'installation de Lyon, je vais ressortir
l'artillerie interprétative car (n'en
déplaise à MB...) on n'est
jamais dans un monde de perceptions
pures,
mais dans une "réalité" reconstruite
par chaque être.
Ce qui est intéressant avec le "Bullet time"
(dans Matrix
et dans l'oeuvre de MB), c'est justement qu'il renvoie
à la valeur illusoire et construite
de la "réalité", une "réalité" que l'on peut
observer à loisir en la faisant tourner sur elle-même, comme
lorsqu'on fait pivoter sur lui-même
un objet tridimensionnel
dans les logiciels de design et
modeleurs 3D.
Mais ce panning à 180° rappelle
aussi les mouvements de caméra
dans les jeux vidéos du type Street Fighter, Mortal Kombat et Tekken,
qui sont repris d'ailleurs dans les
scènes de Kung Fu de Matrix.
Ainsi on met bien en scène des simulacres de personnages,
que l'on peut
observer sous toutes les coutures,
dans une obscénité de réalité virtuelle
qui peut même dévoiler la "part
maudite", l'angle mort de l'ombre de la perspective.
Il n'y a plus de non-dit, de non-vu,
de non-pensé dans un tel monde.
Le bullet time est ainsi un procédé qui se passe dans l'univers fictif
de la Matrix,
car on peut là, observer,
surveiller, mais aussi modifier et
recomposer le "réel" à souhait.
Il me semble que l'installation de MB déplace ces
questionnements vers un lieu
plus personnel, renvoyant chacun à sa
propre image, mais à une image du dehors,
sérielle, machinique
et en temps-réel.
Chacun est regardé d'un point de vue impossible fait de 75
yeux ...
A l'opposé de l'incarnation du spectateur dans les avatars
virtuels,
MB nous propose un désincarnation
du spectateur dans le réel,
par le biais de points de vues
particuliers synchronisés.
Un point intéressant à développer (que l'on se rassure, je
ne le ferai pas ...),
est la question de savoir si l'on
se voit en général "de l'intérieur" ou
"de l'extérieur",
la question n'est pas si bête qu'il
y parait :
si vous tracez avec le doigt les
lettre b ou d (ou bien p ou q) sur le front d'une autre
personne et que vous lui demandiez
quelle lettre vous venez de tracer, il
répondra correctement sans problème,
en ayant une droite/gauche inversé par rapport
à vous.
Par contre si vous faites la même expérience sur sa nuque,
il répondra en général
sans inversion par rapport à votre
point de vue, c'est à dire comme s'il se
voyait de l'extérieur (comme vous êtes
placé) et non de l'intérieur !
(cf. M. Kubovy, the psychology of perspective and Renaissance
art)
Qu'en est-il lorsqu'on doit confronter sa propre expérience
personnelle à
75 points de vue extérieurs ?
Autre point, beaucoup plus général :
J'ai toujours étais fasciné par ce que l'on pourrait appelé le
fondement discontinu
de la réalité (on pourrait utiliser
le terme de "discret", pris dans son sens mathématique:
un ensemble est discret s'il ne
contient qu'un nombre fini de valeurs, à
opposer dans à infini et par
extension à continu),
c'est à dire la création d'une
continuité à partir d'une suite d'éléments isolés.
Cette prise de conscience, qui s'est effectuée au tournant
du siècle
(à l'aube de la modernité) dans
différents champs du savoir, est pour moi
un paradigme important de compréhension
du réel. On peut même se poser
la question de savoir si le monde
est continu (comme il le semble) ou en fait discontinu ...
Ainsi pour la perception visuelle, Marey a décomposé le
mouvement en images fixes,
mais on s'est aussi aperçu que ce
processus marchait dans les 2 sens,
et qu'une suite d'images fixes
pouvaient engendrer (dans l'oeil du spectateur)
un mouvement continu, cf. le cinéma.
En linguistique, on décomposent la
langue parlée en phonèmes (Jacobson et ses collègues).
C. S. Peirce et Sausurre decomposent le sens et inventent la sémiologie.
En physique, Niels Bohr propose la théorie quantique, c'est à
dire qu'il considère
que les états d'énergie d'une
particule élémentaire (l'électron) sont en nombre finis.
Révolutionnaire et créatrice de paradoxes déroutant dès ses
débuts
(par exemple le principe
d'incertitude d'Heisenberg : on ne peut connaître
exactement à la fois la position et
la vitesse d'une particule, l'observateur
influence l'expérience)
la physique quantique est pourtant à
ce jour la meilleure explication du réel,
amenant même à des questionnements
inattendus ...
(cf. la téléportation et
l'interview de HUO dans les mails précédents)
Vit-on donc dans un monde discontinu fait de trous ?
Pas seulement spatialement (les atomes) mais surtout temporellement .
Bon, j'arrête là, je crois que je commence sérieusement à dévier
du sujet
..
HUO mardi 24
avril 2001 13:08
My first question about the Marseille piece.
I heard that there was
first the
idea of
recording. What is the reason
it was
not recorded? I think it is a very interesting
and
important decision that it happens in the
NOW (very)
MB mercredi
25 avril 2001 15 :47
Je crois que ce n'est pas le temps qui est important mais sa
perception ,
on peut rentrer dans un nouveau
temps tout en gardant le "real time",en se
passant de l'enregistrement, qui
lui est du premier degrés.Et effectivement
non pas changer le temps mais les éléments
qui s'y rapportent et voir alors
ce qui se passe dans le présent,
c'est un présent sans discontinu puisqu'il
est maintenu par un rythme sonore
binaire qui ne fait que le dilatter, le
temps alors se base sur le vécu et
l'action de chacun des participants,
c'est un temps personnel.
Accéder à un espace ou le temps semble distordu, créer
l'environnement où
une autre logique s'installe.
Le temps est plus intéréssant
quand il est une contrainte quand on le
travaille à son rythme, c'est "sans
filets".
Alors peut arriver l'accident et prendre ainsi toute son
ampleur de réalité
terrible.Car seul l'accident peut
réellement valider le Now.
C'est un temps réel personnel.
Je t'avais parlais de ce projet de montre dont l'heure
change en fonction
des mouvements de son propriétaire
en se référant par un gps de façon
continu aux fuseaux horaires.
Cette pièce permettra alors de faire un vrai temps non plus
basé uniquement
sur le mouvement de la planète mais
aussi sur celui qui la parcourre.
Et le Now ne sera plus universel
mais personnel.
HUO
vendredi 27 avril 2001 13:28
Will the
watch/montre project
be a
prototype or will you produce it
in series
and made accessible?
MB vendredi
27 avril 2001 14:34
for the
moment it's a concept after a prototype and next i hope a series, i
don't
like to just think about i like when it's working in trhe reality to
make a
nex reality
HUO
dimanche 29 avril 2001 13:37
can you
tell me more about your plans for Lyon?
MB mardi 30
avril 2001 8:37
We was
speaking about time and now.
Do you now
Bullet Time?
it's a
special effect used in Matrix in reality it's a variant from the
chronophotographie.You stop an action and you can see it in 3 dimention.
But in the
two cases you needed two action, shoot and (assembler)
I'll do it
but in real time, without stop between caméras and projector.
For do that
i'll built a machine with 75 caméras and i 'll install it in a
close
circleroom where public will come.
Stop the
time and show it.
It'will be
the first time that a so direct system exist .
HUO
dimanche 6 mai 2001 15:59
Bullet Time
is very fascinating.
Did I ever
sendyou my interview with
Bill Pope , director of Photography of
the
Matrix and Geof Darrow who made
all the
drawings?
Here it is
Interview
with Bill Pope und Geof
DarrowQuestions by Hans-Ulrich
Obrist
and
Sharon OreckParis September 1999Restaurant NouraP=Bill PopeD=Geof
DarrowSO=Sharon
OreckO=Hans Ulrich ObristO: You did a comic which
influenced
the Wachowski brothers?D: Yeah, I did a comic, it was called
"Hardboiled".P: Larry and Andy were into comics, they had written
comics,
they know
comics.The first meeting I ever had with Larry and Andy they had
"Sin
City" on thetable, written and drawn by Frank Miller. They were just
reading
this comic.I met them in 1995 I guess, when they made "Bound". They
were very
youngfilmmakers but they knew what they wanted all the time, and
I think
somewhat because of their expertise in comics.Geof, when Larry and
Andy first
came to you were there no drawings at all?Sothey
contacted you
and they
had a script but they had no drawings?D: I tried to show them how
to draw. If
you can can understandperspectivesyou can draw almost
everything.HUO: Have the brothers drawn their movies themselves?D: No,
they"re
starting to. If I could sit with them for a month then Icouldteach
them how
to draw. I think they draw well enough to communicate what they
want. Maybe
we havethesame visual language.P. They do have a
distinctive
language.
I was often called upon to interpret it or elaborate on it for
others. The Aussies said I spoke "Wachowski."
I guess Geoff does too.D: I
was
surprised I didn"t know who they were. I"d seen "Assasins"
whichwasokay, a sort of goofy popcorn movie. They showed me "Bound" when
they
flewmeout, they had a screening.P: So then you drew for months?D: No,
they had
enough money to pay me for one month.O: When you see the film now,
are there
any moments when you recognize yourdrawings?D: Yeah, I
storyboarded the subway fight scene.P: Sometimes there are frames that
Geoff drew
that we actuallyphotographed to look exactly like the
drawings,but what I think they really wanted
from him was a concept of
what it
looked like overall.They loved Geof's energy and his viewpoint of
the world.
If you saw"Hardboiled"you"d understand what I"m
talking about. A
level of
detail, a level ofenergy,violence and insanity inside his
drawings.
He has his own world. And theylovethis world. They
acquired it
basically
for the purpose of the movie.What they were really speaking was
"Darrow".
They gave him a
poster of the film and signed it:
"Thanksforworking
on the movie, so we didn"t have to rip you off."D:
Remember
that moment with all the bullet casings coming out of
thehelicopter.My friends saw it: "Oh, we saw what you did in that movie,
what you
didwiththe helicopter." You don"t have to draw that. It was a
parody of
all thatRambostuff.O: You mentionned earlier
the specific use of
colour.P:
The monochromatic use of colour. In some sense it's almost a B+W
movie. We tried to make the two worlds in the film
as monochromatic as
possible. The Matrix was an unhealthy green, with walls
painted green,
clothes
dyed green, and actors lit with green light.
The "real world" was
made a
cold blue because it existed in a time when the sun had been blocked
out by
the clouds of mankind's warfare with the machines of Artificial
Intelligence. And darkness is on the verge of overtaking
everything,
always.O:
To which other worlds does the Wachowski's world relate?P: I
think
they"re extraordinary in this manner. From the very beginningtheywere
confident
enough in themselves. Maybe it"s because there are two
ofthem.They
have their world already made. There"s never a moment where
they
havetothink: is this me speaking or is this my acquiring the ideas of
someoneelse.They knew what they liked and they like Kung Fu movies, they
like John
Woomovies, they like Samurai movies, Geoff"s comics, Film Noir,
Billy
Wilder"smovies, Baudrillard"s books, German myths, Joanne of Arc,
they
likeTolkien.Every influence, they bring it all together and somehow
filter it
through their own sensibilities to make it theirs.O Are there
direct
citations or references to other movies
in theWachowskisfilms?P:
The only
movie reference that we ever made, to my knowledge, is
JohnWoo.There"s
one or two quotations in "Bound".
If they were citations
of other
movies I was unaware of it.It's funny, but while we were making
"The
Matrix" the American Film Institute came out withalist of "The100
Greatest American Movies Of All Times". They put this list outonthe
internet.
We were discussing and laughing about the pretentiosness of this
on the
set, and were meanwhile making our own list. No matter how our votes
came out,
theNo. 1movie was always "Conan the Barbarian", a John Milius
movie
done in the80ties. So they are not only interested in movies like
their own.They
like Kitsch, they like huge movies and little movies.The
real
thought behind voting for "Conan" is that the AFI list was very
sterile, and full of "Classics". And we felt
what was missing were bad
movies,
was kitsch and dirt and funk. Cinema is
made up ofbadelements.
There was
no common popular culture in the AFI list.The holy
grail of
cinema is
the popular movie with real thought behind it.O: There has also
been a
strong string of philosophical interpretations.P: I don"t know what
the
interpretations of "The Matrix" have been here in Europe, but I would
hesitate
to sayyoucould go too far, because the Brothers really do think
about
these things andreallyare concerned about them, because they"ve
already
been there, they"vethoughtabout it.Every time I"ve ever tried to
trip them
up, to say that internally, this isillogical or if you"re after
this
myth, the myth says this and they wouldsay:No, the myth says this. And
they
would always convince me.And they were always ready for me. They"d
already
thought about it because there is two of them, there"s already been
this back
andforth dialogue before it gets to anyone else beside the
Brothers. Soideas
come to you in a more developed stage already. There"s
less
talking andmore implementing.It"s actually a lot of more fun because
the
sketches are more complete. Ourjobis to put flesh on sketches or at
least
give them ideas that they canreject oraccept. Because their sketches
are
better, we can do our job better.D: The power plants, that was the
first
drawing I did. I was in France andtheyeplained it to me over the
phone. I
did a real quick drawing of something.He said: No,
there are
petals
around it. And I said: Okay.And I went back and I did this thing
which you
see in the movie, but justyouknow, like hundreds and hundreds of
petals
around it. And two days go byand Ihaven"t heard from them. Maybe
they"re
havin" second thoughts about it.And then they called and Larry
said: We
got your drawing and it wasn"t whatwekind of had in mind but the
more we look
at it the scarier it getsBecause it was supposed to be a lot
smaller
and they turned it in theselikeskyscrapers of humanity.SO: I don"t
think I"ve
seen Larry more excited as when he was waiting forthatshot to
come out
of the didgital printer. That shot of the power plant took2weeks
to be
created. It was so complex.D: When they first sent
this to Warner
they didn"t
show them the powerplantwith the babies the first time. If they
gonna see
this they going to shutthisthing down right away.D: That"s one
amazing
things in America, is that they didn"t get more flakforthe shot
with the
babies, the harvesting. Because I thought that the BibleBeltwould
come down
on that.P: I think that there was so much other stuff that
offended
people thattheydidn"t know where to start.O: It"s the complexity
of
offences...D: There"s too much. Where do I start?P:
It"s offensively
complex...SO:
One of the arguments in Australia was: Why would you take the
red
pill? What"s so great about
gettingout of the Matrix?Why would you
wanna
leave?P: That"s sort of the heart of the story. Why would you take
the blue
pill? Why not be happy, blissful and ignorant?The
complexity of
the movie
is intentional. I think they wanted it to be as dense aspossible
so you"d
be worn out when you come out of the movie.O: Why did you shoot
the movie
in Australia?P: You'd hve to ask them, but I think the main
reason
that we shot it out of the US, was so that we wouldn"tbeinterfered
with in
any way.The intention was to get as far away as from the people who
have the
money.Especially in a movie like "The Matrix" who nobody
understood.One of the reasons why Geoff was brought on so early was that
when
theywrotethe script, was that nobody understood it. So they brought
Geoff in so
thathewould draw pictures of it so that a newcomer to the
script
could understand whatitwas about,
without having to simplify or
dumb-down
the script itself.D: What they really wanted to show was the
storyboard.
When they showed ittoWarners they loved it because it was all
there. You
could just go flippingthrough it.P: Warner Brothers
had had a
long
recent history of not having many hits.Sothe door was open for
something
new. So they took a chance, to their credit.P: The
Wachowski's
have very
specific ideas. They used to be carpenters. They
live in the real
world. If
you approachthemvery pragmatically they always respond. So they
don't
like technicians to respond with "no", they want to hear the
reasons.We
communicate on a very real level.O: Will there be a continuity
of the
collaboration?P: At this point they have agreed to shoot Matrix 2
and
Matrix 3.P: You have to hold people"s interest. They admire commercial
filmmakerswhoare able to combine commerce and art and not be ashamed of it.
"BladeRunner"for
example , something like that. It does okay at the box
office
and yetyou"re not ashamed.O: The website of "The Matrix", what
was
the
concept?D: They want the website to be part of the movie. When the
movie
came outtheyhad so many hits it crashed the WB website.It"s the first
movie you
could download off the web.Their only occupation since the movie
came out
is the videogame. Theydesigned agame which is the
Matrix for Sony
Playstation
2.If you play the game you see Matrix 2 and 3 at another layer,
level.The
comicbooks on the website are backstories to the Matrix.It makes
total
sense. There"s no reason you should restrict your self toonemedia.
HUO samedi 19
mai 2001 04:34
My next
question is if some of your projects
are
online now and what this dimension would/can
mean to
the work.?
MB mardi 22
mai 2001 10:37
where the
work begin and where is it finish , on the web it's just
information
and not communication so it's the same way, go inside loose
yourself
and go out.
HUO
TECHNOLOGY
IS THE ANSWER
WHAT IS THE
QUESTION?
repetition
and difference
MB
the
question is what the technologie answer
THE
QUESTION IS THE TECHNOLOGY ANSWER
the repetition is the
difference